Doux et le gloubi boulga synthétique 100% déchets.

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Doux ne se contentait pas de recevoir des subventions pour vendre du poulet à bas prix aux africains (en ruinant la production locale). Doux ne se contentait pas de payer des salaires de misère à ses ouvriers. Doux employait aussi des méthodes originales pour essayer de limiter son déficit. C'est ainsi que la direction de l’usine quimpéroise Doux Père Dodu comparaissait devant le tribunal de Quimper le 1er février 2012. Le volailler était poursuivi pour tromperie sur des saucisses de poulet destinées aux cantines scolaires et aux maisons de retraite, qui n'étaient pas de la vraie viande, mais un gloubi boulga appelé VSM. En effet, la "viande séparée mécaniquement" (VSM) est un terme en langue de bois qui signifie que ce n’est pas de la vraie viande, mais des déchets d'abattage malaxés. En conséquence, des étiquettes doivent en avertir les consommateurs pour être en conformité avec la réglementation. Oui ou non, c'est-y de la viande ? Non, car la commission européenne, dans une directive de 2001, estime que ce produit "ne correspond pas à la perception de la viande par le consommateur et ne permet pas de l’informer de la nature réelle du produit désigné par le terme viande". Nous voilà rassurés, les déchets d'abattage malaxés par les faussaires de la malbouffe ne correspondent pas à notre "perception" de la viande ! Mais comment produit-on ce gloubi boulga ? Une fois désossées, les carcasses de volailles sont placées dans un appareil à haute pression pour obtenir une "viande matière très fine" qui ressemble à des filasses molles. Cette mixture, sert ensuite à confectionner les tranches de dinde ou de poulet, nuggets, merguez et saucisses cocktail (tu parles d'un cocktail !). Comme la pâte contient trop de bactéries, elle est nettoyée à l’ammoniaque, et comme le goût n’est pas fameux, on y ajoute des arômes artificiels. Quant à la couleur rose bonbon, elle est modifiée au moyen de colorants (alimentaires, ouf !).

Les avocats de Doux Père dodu ont demandé à convertir cette convocation devant le tribunal correctionnel en comparution sur "reconnaissance préalable de culpabilité", une procédure non publique, dans laquelle le procureur propose une peine au prévenu, dès lors que celui-ci plaide coupable. Doux faisait donc aveu de culpabilité (ça n'a pas annulé le déficit, mais la morale était sauve !).

En France, la volaille "séparée mécaniquement" existe depuis 1969. En 1995, un règlement a autorisé son utilisation et elle doit être étiquetée comme "poulet ou dinde séparés mécaniquement" dans la déclaration des ingrédients depuis le 4 novembre 1996. Sept cent mille tonnes de viande "séparée mécaniquement" sont fabriquées par an en Europe, un marché de neuf cent millions d’euros. Maintenant on comprend mieux !

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Après les faux fromages, voici la viande reconstituée à partir de déchets que les industriels de la malbouffe fabriquent et vendent aux français, aux européens, mais aussi aux états-uniens. 

Le "lean finely textured beef " (bœuf maigre à texture fine) est utilisé depuis quinze ans  aux États-Unis, écrit Agnès Rousseaux dans Bastamag.net. Le pink slime – ou  "glu rose", tel qu’il a été rebaptisé par ses détracteurs – a déclenché récemment une tempête aux États-Unis. Des parents d’élèves se sont mobilisés lorsque le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’il prévoyait d’acheter plus de trois mille tonnes de cette mixture pour les cantines scolaires. Devant la protestation, McDonalds et Burger King ont annoncé en janvier qu’ils cessaient d’en ajouter à leurs steaks hachés. Beef Products Inc., le plus grand producteur de glu rose, a dû fermer quelques temps ses usines. Le géant de l’agroalimentaire Cargill, qui utilise un produit similaire dans ses hamburgers, traité à l’acide citrique au lieu de l’ammoniaque, a annoncé en mars qu’il réduisait sa production.

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Et il existe encore d'autres solutions pour produire plus de protéines animales : dans les laboratoires on essaye de produire des animaux génétiquement modifiés aux propriétés intéressantes pour l’industrie agroalimentaire, comme des animaux qui "poussent" deux fois plus vite. Aux États-Unis, les cochons "Enviropig", génétiquement modifiés pour moins polluer, et les saumons "Frankenfish", qui grandissent deux fois plus vite, attendent leur autorisation de mise sur le marché. Il y aurait aussi des vaches hypermusclées, des porcs avec un gène de souris… Des animaux porteurs de gènes étrangers à leur espèce pourraient servir à faire de nouveaux aliments.

On pourrait parler aussi de la reconstitution de la viande à l’aide de la transglutaminase (Activa PB Activa EB). Sujet d’actualité, aux USA, au Canada, en Belgique et en Allemagne, chez nous il n'y en aurait pas (?). En matière d’alimentation, la transglutaminase donne lieu à de multiples applications. Elle permet notamment de coller ensemble des morceaux de viande qui seraient normalement mis au rebut, et de les reconstituer sous une forme présentable pour la vente. Une pratique qui minimise le gaspillage selon les industriels, ou qui permet d'utiliser les chutes de viande ou de poisson si l'on est critique. La transglutaminase est un agent liant qui est aussi employée pour améliorer la texture d’aliments comme la saucisse, ou faire croire que les yogourts sont plus crémeux. Il est à noter que ce produit, en tant qu’additif alimentaire, est interdit en Europe (pour le moment), mais permis au Canada.

> "Quel que soit le produit, son mode de production ou de fabrication, le consommateur doit pouvoir acheter en toute confiance" c'est ce qu'on lit sur le site du ministère de l'agriculture, Alimentation.gouv.fr. Pour notre alimentation, c'est mal parti... De nos jours, à cause des entreprises de l'industrie alimentaire et de la grande distribution, le nombre des agriculteurs diminue, et mal manger coûte moins cher que bien manger. Des solutions ont été proposées pour contrer la malbouffe : en parler dans les écoles, créer des taxes sur ces mauvais produits, créer des circuits de commercialisation courts et favoriser la vente directe... Difficile d’interdire la malbouffe, difficile d'en faire la liste. Mais les pouvoirs publics ne pourraient-ils pas commencer par réglementer en s'intéressant à ces scandaleuses tromperies sur la marchandise et en interdisant ces abus ?


> Sources : 

Ouest France.fr : De la "fausse" viande vendue comme de la vraie : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Quimper.-De-la-fausse-viande-vendue-comme-de-la-vraie-_40820-2039139------29232-aud_actu.Htm

La nourriture du futur que nous concocte l’industrie agroalimentaire : http://www.bastamag.net/article2498.html

Le "lean finely textured beef" (bœuf maigre à texture fine) est utilisé depuis quinze ans  aux États-Unis. http://www.fsis.usda.gov/Factsheets/Meat_&_Poultry_Labeling_Terms/index.asp#13

Site du Ministère de l'agriculture français :  http://alimentation.gouv.fr/les-industries-agroalimentaires

Les transglutaminases : http://www.terreetpeuple.com/ecologie/bio-contre-poison/viande-reconstituee-malbouffe.html?2d4883b0bf7db295e9826020acb22e07=23c1a0b50f4d916d277d090ca04fc9bf