La Borne. Quand un banquier vend la mèche. | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Quand un banquier vend la mèche.

banquier argent qui dort peuple qui se reveille

Un banquier qui vend la mèche, c'est nouveau et intéressant. Voici des extraits résumés (avec commentaires de gilblog) d'une interview d’Hugues Le Bret qui lance "Nickel" une espèce de banque directe "allégée" où l'ouverture d'un compte se fait chez les buralistes. Pour promouvoir son business, Hugues Le Bret dénonce le nombre et le coût des services qui nous sont facturés par les banques installées. Ça n'est pas triste (...enfin, façon de parler).

> Les banques de détail comme BNP ou la Société Générale, réalisent environ huit milliards d'euros (8 Md) de chiffre d’affaires. Sur ce chiffre d’affaires, le résultat net s’élève à environ un milliard d'euros virgule huit (1,8 Md), c'est-à-dire 25 % de résultat net après impôt. Avec un impôt normatif à 30 %, elles ont un bon tiers de plus, ça fait deux virgule six milliards (2,6 Md). Sur huit milliards de chiffre d'affaires, la rentabilité est de l'ordre de 35% avant impôt ! Pas mal.

Les banques gagnent autant d'argent parce qu’elles ont une gamme de produits et de services très large qui va du crédit à l'épargne. Elles gagnent beaucoup d'argent sur les dépôts (qu'elles font "travailler"), elles gagnent de l'argent sur les crédits, sur les commissions, sur les packs des cartes bancaires, sur les agios, sur les frais d'incidents ...etc. Elles gagnent aussi de l'argent sur les assurances, celles des cartes bancaires, ou des crédits. Toutes ces petites sommes prises sur les clients représentent une partie significative des recettes d'une banque de détail. 

Et il faut ajouter ce que leurs rapportent les transactions effectuées avec les cartes bancaires. Chaque fois que vous faites un paiement par carte (bleue ou autre), la banque gagne quelque chose (c'est l'interchange). Si vous êtes commerçant, vous louez votre terminal de paiement électronique, vous payez une commission de mouvement sur votre chiffre d'affaires, vous payez une commission d'interchange sur tous les achats par carte qui sont faits par vos clients, et vous payez des commissions sur les virements. Il y a aussi un montant minimum à payer sur chaque transaction (c’est pour cela que les commerçants refusent souvent de prendre la carte bancaire pour moins de quinze euros).
Chaque fois que le client paye deux cents euros avec sa carte il rapporte environ trente centimes centimes à sa banque – payés par le commerçant, qui fixe en conséquence le prix payé par le client (encore lui)...

Bref, un ensemble énorme de frais payés par nous (les clients)... Il suffit de regarder une grille de tarif bancaire avec environ cent cinquante tarifs pour voir comment les banques remplissent leurs coffres : en nous facturant tous ces services.

> Il faudra un jour qu'on nous explique un mystère étonnant : il y a quelques années, les banques se rémunéraient en utilisant seulement nos dépôts. Pourtant elles avaient alors des effectifs supérieurs en qualification et en nombre à ceux d'aujourd'hui, tout le monde n'avait pas de compte courant (alors que tout le monde ou presque en a un de nos jours), la plupart des services n'étaient pas payants, et les banques faisaient de beaux profits. Pourquoi alors faire payer aux clients ces services ? Oui, peut-être, si des améliorations avaient été apportées. Mais c'est le contraire qui s'est produit ! 

Aujourd'hui, les agences bancaires ne sont plus que des comptoirs. Le personnel n'est plus habilité à faire de nombreuses opérations. Des employés à peine qualifiés vous reçoivent avec le sourire mais ne peuvent vous renseigner, ils vous renvoient sur le site web de la banque. Car maintenant, la plupart des opérations peuvent se faire sur le site web par le client lui même. Mais le site web est rédigé en jargon, et les systèmes et codes de sécurité marchent une fois sur deux. Quand à ces sites web ils sont souvent saturés et il faut s'y prendre à plusieurs fois pour accéder à son compte ou faire un simple virement....  

Il faudra qu'un jour on nous explique un autre mystère : pourquoi les divers ministres de la consommation, de droite ou de gauche, ne se penchent pas sur ces abus connus de tous ? ...alors que les clients, les associations de consommateurs s'en plaignent à longueur de temps. Mais comme dans d'autres domaines, les difficultés et la vie quotidienne des Français ne semblent pas intéresser ceux qui prétendent gouverner la France. 

Pourtant la qualité du service et la fin de ces abus serait une juste contrepartie des cadeaux que l'État fait aux banques (et le budget de l'État c'est notre argent). Les avantages fiscaux, le renflouement des banques en difficulté, la fameuse dette qu'on aurait évité en utilisant la Banque de France...  Allez Hollande, allez Hamon, au boulot !


> Source : Les Crises.fr Hugues Le Bret, à propos du compte bancaire Nickel. >>> Lien. 

Merci à Françoise P.  qui m'a envoyé ce lien.

> Hugues Le Bret a été Directeur de la communication de la Société générale pendant dix ans (vous savez, l'affaire Kerviel). Il a créé le compte Nickel, une carte de débit avec un compte sans banque que l'on ouvre dans les bureaux de tabac avec un minimum de formalités. Pour le moment ça commence en région parisienne. Ceci n'est pas une publicité !  >>> Lien.