La Borne. Rien à cacher, rien à se reprocher. | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Rien à cacher, rien à se reprocher.


Pourquoi est-il si important d'assurer la protection de nos données personnelles ?  À quoi bon créer des usines à gaz informatiques pour nous espionner ? Les honnêtes citoyens ont-ils quelque chose à craindre des surveillances de masse (dont celle de la NSA) ? La Parisienne Libérée, dont la spécialité est de chansonner sur l'actualité, répond ...en chanson. Cette fois, c'est en duo avec Jérémie Zimmermann. Pour ceux qui l'igoreraient encore, Jérémie Zimmermann est un des fondateurs de La Quadrature du net, la très active association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet. La Quadrature du net a obtenu plusieurs victoires importantes telles que le spectaculaire rejet d'ACTA par le parlement européen.



"Rien à cacher". Paroles et musique : la Parisienne Libérée. Avec Jérémie Zimmermann.


Nos carnets de santé

Nos poèmes, nos dessins

Nos demandes de congé

Nos premiers tchats coquins

Nos recettes de cuisine

Nos relevés bancaires

Nos rancards, notre planning

Et notre compte à découvert


Rien, rien, rien, à se reprocher

Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)


[citation de Jérémie Zimmermann]

Si tu n’as rien à cacher, alors on pourrait mettre une caméra dans ta chambre à coucher et dans ta salle de bains, et en publier les images sur internet. Ou alors si tu n’as rien à cacher, alors on peut prendre ton login et ton mot de passe sur Facebook ou sous Google, les publier et que chacun puisse aller fouiller dedans.


Nos listes de choses à faire

Nos tendres sms

Nos écrits de colère

Et nos carnets d’adresses

Nos cafés préférés

Nos horaires de piscine

Nos ennemis jurés

Et le nom de la voisine


Rien, rien, rien, à se reprocher

Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)


Se dire : « oh ! j’ai rien à me reprocher donc je n’ai rien à cacher », est un petit peu absurde dans un monde où la surveillance est généralisée et où on a vu que c’est à trois niveaux de relations que les individus sont surveillés par la NSA. Donc si vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un qui est le frère, peut-être perdu de vue, d’un type barbu qui est soupçonné de commettre des actes de terrorisme, alors c’est potentiellement tous vos emails, toute votre navigation, tous vos coups de fil, tous vos sms, qui sont espionnés par la NSA.


Nos cartes d’adhérents

Nos radios, nos scanners

Les photos de nos parents

Nos bulletins de salaires

Notre poids en chocolat

Nos drogues favorites

Les vidéos du chat

Et nos idées politiques


Rien, rien, rien, à se reprocher

Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)


Ces choses que l’on a envie de garder pour soi, c’est son intimité. C’est là que tu peux expérimenter avec des théories, des hypothèses, dire et si… oh et puis non. C’est là que se niche ce qu’on pourrait appeler la créativité. Et c’est ça qui est menacé lorsque l’on se sent surveillé. Lorsque l’on est surveillé.


Nos mails inachevés

L’adresse de notre docteur

Nos trajets détaillés

Nos relevés de compteur

Nos préférences sexuelles

À bien y réfléchir

Ne sont pas si personnelles

Que l’on veut bien le dire


Rien, rien, rien, à se reprocher

Rien, rien, rien, rien à cacher

(bis)


En fait on a tous quelque chose à cacher. Quelque chose à cacher de son petit copain, de sa femme, de son patron, de ses collègues, de ses amis. On a tous au moins un quelque chose à cacher de quelqu’un. (…) On voit bien que les comportements changent quand on se sent espionnés, quand on se sent surveillés, quand on ne peut plus bénéficier de cet anonymat qui fait partie, directement, de la protection de notre vie privée – comme il fait partie de la liberté d’expression.


Nos lectures matinales

Nos clics et nos cauchemars

Les sources de notre journal

Si on se lève tôt ou tard

Nos entretiens d’embauche

Le montant de nos impôts

Notre conception de la gauche

Et la taille de notre bureau


Rien, rien, rien, à se reprocher

Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)


Si toi tu penses que t’as rien à cacher, que du coup tu t’en fous, et que tu as envie de tout donner à Google et Facebook, tu ne te rends pas compte qu’en faisant ça tu vas aussi donner une partie des communications de tes correspondants, de ta famille, de tes amis, à Google et Facebook. (…) On devrait exiger des pouvoirs publics qu’ils imposent des régulations strictes de la protection des données personnelles et de la vie privée, de la même façon qu’on devrait exiger un encadrement strict des activités de renseignement et des activités de surveillance.


À part, bien sûr, notre vie privée

On n’a rien, rien, rien, rien à cacher

À part, bien sûr, nos petits secrets

On n’a rien, rien, rien, rien à cacher !


> Le 11 février, journée de protestation aux USA.

Depuis que la surveillance massive de la NSA a été révélée par Edward Snowden, de multiples initiatives ont vu le jour pour s'y opposer. Ce qui a poussé Washington à annoncer la surveillance et une timide réforme de ces pratiques, mais sans les remettre en cause. C'est pour cette raison  qu'est né le mouvement "The Day We Fight Back" ("le jour où nous contre-attaquons"). Il s'agit en fait de reproduire la même stratégie que celle qui a permis de faire annuler les projets Pipa et Sopa. Une journée de protestation aura lieu aux États-Unis le mardi 11 février. Plus de quatre mille sites ont annoncé leur participation, mais pour le moment, on peut regretter que les géants du net soient absents de l'initiative, alors qu'ils sont directement concernés.


>  Le site de “La parisienne libérée”  http://www.laparisienneliberee.com/

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Jérémie Zimmermann s'exprime sur La Quadrature du net. >>> Lien.

Le site web Presse citron. Tout sur la journée du 11 février. >>> Lien.