La Borne. Berlaudiot a perdu son âne. | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Berlaudiot a perdu son âne.


Les nouvelles histoires de Berlaudiot.

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Ce soir là, Berlaudiot attache la longe de son âne à un tronc arbre devant le bistrot à la Zézette. Et il reste jusqu’à point d’heure attablé avec Simon Taillemitte le facteur (dit "chasse rosée”) et Pierrot Chamaillard le cantonnier (dit “nainain”), et pis d’aut’ gars de La Charnivolle, à vider des chopines de blanc. Et pis, su’ l’coup d’minuit, y va s’coucher …en oubliant son âne.

Le lendemain Berlaudiot ne retrouve pas l’âne là où il l’avait attaché. Il court dans les rues de La Charnivolle avec eud’ l’anarchie dans les pattes. Ça s’voit bin qu’il a confondu la chopine avec la baignoire ! 

Il s’exclame qu’il a perdu son âne. Mais au lieu de le chercher, il n’arrête pas de crier :
J’ai pardu mon âne, j’ai ti d’la chance ! J’ai ti d’la chance ! J’ai ti d’la chance ! Bon diou j’ai ti d’la chance !

La Huguette alerte les voisins : Berlaudiot est devnu fou. Il a l’cerveau qui baigne dans la g’lée d’coings, ou bin dans l’sauvignon d’chez la Zézette !

Justement, devant chez la Zézette c’est l’attroupement. Connaissant l’attachement de Berlaudiot pour son âne, les gens l’interpellent :
Berlaudiot, porquoué don qu’tu dis qu’t’as d’la chance ? Tu d’vrais pas plutôt d’mander d’ l’aide pour charcher ton âne ?

Vou’avez rin compris, répond Berlaudiot, p’têt bin qu’mon âne y s’rait tombé dans yeux trous nouârs à c’t’heure ? Alors je r’marcie l’bon Dieu d’pas  êt’ assis su’ l’dos d’mon âne quand il a disparu !

Bin oui, on l’sait bin, Berlaudiot qu’t’étais pas su’ son dos ! T’avais ton guerlet, à boire tout’ ceux chopines cheu la Zézette !

Eh bin, si j’avais été su’ son dos, j’aurais été pardu avec lui ! Et lavou don que j’ s’rais maintenant, hein ? Alors je r’marcie l’bon Dieu d’êt’ encor’ là !


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