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Soixante quatre Mathis stoppées à La Borne !

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Les amateurs d'équipées sauvages seront déçus : les soixante quatre Mathis qui sont entrées dans La Borne vendredi 21 août n'étaient ni pétaradantes, ni fumantes, ni brinquebalantes. Elles avançaient en bon ordre, dans une file régulière, et se sont rangées impeccablement dans les cours des anciennes écoles et devant le Musée de la poterie. Conducteurs, conductrices, passagères et passagers ont été accueillis par Jean-Claude Morin, Michel Gamet, Claude Verhoven, plusieurs conseillers municipaux, et de nombreux bornois.

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Petit mot de bienvenue de Jean-Claude Morin avec le sourire, puis café et croissants pour tout le monde. Les vaillants automobilistes-collectionneurs de Mathis  sont ensuite partis à la découverte de La Borne et de ses potiers, ainsi que du musée, ouvert spécialement pour eux ce matin là. Un peu plus tard, ils prenaient la route à nouveau vers Sancerre.

Les propriétaires de ces belles voitures de collection ont créé l'association Les Amateurs de Mathis, ils sont 300 en France. Du 20 au 24 août, le groupe des amateurs de Mathis du Haut-Berry a reçu un groupe de l'association des fervents d'automobiles Mathis. Au menu, un joli programme de balades dans notre région avec, comme point de départ, le domaine de La Grande-Garenne, à Neuvy-sur-Barangeon. Plusieurs sorties (en Mathis bien sûr), ont été organisées à La Borne, Sancerre, Nançay et Bourges. Le point final a été la présentation des voitures (des modèles qui s'échelonnent de 1913 à 1934), sur le parvis de la cathédrale. 

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Émile Ernest Charles Mathis (1880-1956) est un peu oublié, il est pourtant l'un des pionniers de l'automobile en France. Fils d'un hôtelier de Strasbourg, Émile Mathis travaille à ses débuts pour le groupe automobile De Dietrich  en compagnie d'Ettore Bugatti. Lorsque De Dietrich les remercie, en 1904, il investit ses économies pour créer la société "Mathis and Co" à Strasbourg et embauche Bugatti. Cette association permet de construire les véhicules Mathis Hermes Simplex de 40, 60, et 90 chevaux. En 1907 les associés se séparent et Mathis fait construire une vaste usine à Strasbourg afin de développer son activité. Dès la fin 1919, deux modèles, les types S 6/8 HP et OB 12 HP,  sortent des chaînes de montage. Le succès est foudroyant, ce qui permet à Emile Mathis d'accroître sa production. En 1920, il ouvre un hall d'exposition sur les Champs-Elysées, où il présente son dernier modèle, le type SB 10 CV, 4 cylindres, 4 vitesses, disponible en plus de dix versions. Les usines Mathis tournent alors à plein régime.

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Chaque année voit son lot de nouveaux modèles. Et les victoires et places d'honneur aux Grands Prix de l'ACF 1922, 1923 et 1924 accentuent la notoriété des voitures Mathis. Entre les deux guerres, Mathis est le quatrième constructeur automobile français. Lorsque la France tombe aux mains des allemands, en 1940 il quitte le pays pour les USA , en emportant les plans de son usine. Il les transmet aux américains pour qu'ils la bombardent afin de détruire la production de munitions que les allemands y avaient lancée. De retour en France, en juillet 1946, il fut peu à peu acculé à la faillite, et, en 1953, ses usines de Strasbourg sont vendues à Citroën. 


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