Le Berry. La voix de son maire (2).

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Dans un article du 7 juillet en page 9, Le Berry explique que le retard pris dans l’abattage des arbres des pentes de Séraucourt coûte cent dix mille euros par mois, comprenez : c’est à cause de ces ballots de défenseurs du site arboré de Séraucourt. Ces empêcheurs de couper en rond retardent tout le chantier de la MCB2 et exposent la ville à une réactualisation des prix de marchés (rappelons tout de même que si l’autorisation d’abattage a été donnée tardivement, c’est surtout parce que Pascal Blanc avait oublié d’en faire la demande…!). 

Une réactualisation, et non des pénalités de retard comme l’affirme faussement le maire. L’article rectifie au passage un bobard du maire qui tire des chiffres de son chapeau plus vite que son ombre, et réduit de 30% l’annonce du surcoût brandie par le magicien illusionniste Pascal Blanc.

La magie opère dès le début de ce long article, car le chiffre de cent dix mille euros annoncé au journaliste du Berry n’est étayé par aucune pièce justificative faisant preuve. Le journaliste n’en a aperçu que le fantôme. Du coup, les lecteurs du Berry n’ont rien vu non plus. À défaut d’être informés, les voila “illusionnés”. Et le spectacle continue

Chiffre tiré du chapeau, oui, car le marché d’abattage des quatre-vingts arbres (s’il n’a pas déjà fait l’objet d’une suspension auprès du fournisseur, ce qui serait la précaution minimum), est très probablement d’une durée inférieure à trois mois. Ce qui n’entraîne pas de clause d’actualisation de prix. 

Autre tour de passe passe, Pascal Blanc fait disparaître les fouilles archéologiques. Un gros morceau tout de même ! Mais sans doute subjugué par tant d’adresse, le journaliste du Berry oublie tout bêtement de poser la question des fouilles. Des fouilles dont la date de début n’est pas fixée et dont la fin est, par définition, inconnue. Patatras, tout le monde a vu que le lapin était caché dans le double fond du chapeau ! Le tour de passe passe fait pschiiit…. 
Car à cause de la date imprévisible de fin des fouilles archéologiques, ni l’architecte ni le maire ne peuvent définir un calendrier. Et à plus forte raison, estimer un quelconque surcoût. Le calendrier disparaît mystérieusement. Le rythme des disparitions s’accélère…

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Et maintenant, mesdames et messieurs, de plus en plus fort ! Roulements de tambour et nouvelle disparition : celle du permis de construire ! Là, c’est de la grande illusion ! Les fouilles n’étant ni commencées ni terminées, la ville ne peut déposer la demande, ni obtenir de permis de construire. Et il faut encore attendre la signature des marchés. Ce n’est qu’à partir de la date de cette signature que le calcul des éventuelles réactualisations peut commencer. “Toutes ces sommes sont issues des contrats”, affirme Pascal Blanc - mais comme les contrats ne sont pas signés, c’est du pipeau. Le journaliste médusé n’y a vu que du bleu et a produit ce long article pour ne rien dire. Décidément, Pascal Blanc est très fort, Robert Houdin peut aller se rhabiller !

Quittons maintenant le magicien et son spectacle d’illusions et rappelons l’enchaînement d’un projet. Ces affaires là sont réglées comme du papier à musique : elles sont régies par le code des marchés publics. Résumons. L’esquisse du projet a été présentée au maire le 17 décembre  2014. L’avant-projet sommaire a été signé dans le meilleur des cas fin janvier 2015. L’avant projet détaillé est remis sous trois ou quatre mois. À partir de là, on peut déposer la demande de permis de construire. Puis il faut compter trois ou quatre mois pour l’instruction du permis de construire. Une fois le permis de construire validé, c’est la consultation des entreprises, qui remettent ensuite leurs offres de prix. Enfin l’architecte établit son rapport d’examen des offres et, si toutes les offres sont approuvées, si tout se déroule dans les meilleurs délais, il assiste le maire pour la signature des marchés. Tout ça durera au moins un an. Si le lapin ne mange pas le chapeau…
Car pour le moment, ni le Conseil départemental (qui vient de repousser la date de sa décision), ni le Conseil régional n’ont voté leur part de financement.

Le seul marché signé actuellement est celui de l’abattage des arbres - comme c’est une opération d’une durée inférieure à trois mois, il ne comprend pas de révision de prix. Seul le marché avec l’architecte, s’il a été signé fin janvier (?) pourrait faire l’objet d’une réactualisation.

Malgré l’évolution des indices à la hausse, la réalité du marché fait que les prix des fournisseurs sont rabotés sous l’effet de la concurrence et de la crise. Tous les acheteurs savent en jouer, on peut penser que les services techniques de la ville de Bourges savent aussi le faire pour réaliser des économies… 

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> Parlant d’économies, on sait que le maire se refuse obstinément à chiffrer celles qu’il pourrait réaliser en refaisant la MCB sur le site “historique”. Pourtant, Bourges et les berruyers n’auraient pas à payer : 1/ L’excavation pour inclure la MCB2 dans la pente de Séraucourt. 2/ La fourniture et la pose des piliers de béton et les fondations  supportant l’édifice. 3/ Les escaliers (ils existent déjà sur le site historique). 4/ Le hall d’accueil (il existe déjà sur le site historique). 5/ Le local de la cafétéria (il existe déjà sur le site historique). 6/ L’aménagement des abords du nouveau bâtiment. 7/ L’abattage des arbres, qui deviendrait inutile (et la place Séraucourt conserverait sa beauté). Eh ben, ça fait bien quelques millions d’euros dépensés en moins, tout ça ! 
En somme, de quoi rembourser le prix des places de l’étrange spectacle de magie de Pascal Blanc.

> Moralité : Les illusions sont faites pour illusionner, et Le Berry est le gogo qui les répète. Une fois de plus, Le Berry c’est la voix de son maire !

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