Le gang des City stades tisse sa toile.

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C’est en feuilletant la presse quotidienne régionale, d’un œil distrait mais toujours perçant, que mon attention fut attirée par une succession d’articles relatifs aux activités communales. Effectivement, il ne se passe pas une journée sans que l’on découvre une nouvelle commune qui se lance dans la création d’un équipement sportif moderne et “branché” dénommé “CITY STADE”. Il n’en fallut pas moins pour aiguiser ma curiosité ; c’est ainsi qu’à l’instar de Tintin je me mis en quête de toutes les informations possibles sur cette mode mystérieuse, dans le but d’éclairer ma lanterne…

Premier constat, dans de nombreux cas, le nouvel équipement promis à grand avenir auprès des jeunes mais aussi des moins jeunes vient en remplacement des cours de tennis désormais obsolètes car n’étant plus à la mode du tout, les derniers pratiquants étant considérés comme “has been“ par les  “rurbains”  branchés. Ainsi donc, les communes rurales, séduites par la modernité participative des projets et soucieux de fixer la jeunesse sur leurs territoires à l’aide d’équipements BCBG (Bon chic bon genre) sont apparemment hypnotisées par des VRP efficients en équipements sportifs. 

Mais quel est donc le point de départ de cette affaire ? Quels événements ont bien pu déclencher un si rapide engouement que personne jusqu’alors n’a vu venir ? Eh bien c’est une information de première qualité qui m’a été offerte toute chaude le week-end dernier par un “aficionado”  Macroniste infiltré localement qui se recommandait de ce petit groupe d’influenceurs formés dans les plus grandes universités américaines de commerce. L’information me paraissant tellement extravagante et devant mon incrédulité, voire mon désarroi, mon informateur sortit de sa sacoche une feuille A4 sur laquelle je pus lire ce que je vous livre ci-dessous.

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> Le 13 septembre 2021; à j'occasion de la réception des médaillés des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo, le Président de la République Emmanuel Macron annonçait un ambitieux plan pour l'installation de nouveaux équipements sportifs sur tout le territoire Le proje1 ensuite été présenté plus en détaille 14 octobre 2021; lors d'une visite du président à Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis 

Dans les grandes lignes, ce plan vise à construire 5 000 équipements sportifs de proximité d'ici 2024, correspondant à la date des Jeux Olympiques de Paris. L'État a ainsi prévu une enveloppe de 200 millions d'euros pour mener à bien ce projet d'envergure Parmi les installations prévues, on compte 1 000 salles de sport de combat, 500 terrains de basket 3x3, 500 skateparks ou encore 500 terrains de tennr paddle Mais ce sont aussi pas moins de 1 000 nouveaux city stades (ou terrains multisports) qui devraient voir le jour 

L'objectif affiché de ce plan Macron pour les city stades est de garantir l'accès au sport pour le plus grand nombre. En effet, pour faire face la sédentarité grandissante (liée notamment à l'usage excessif des écrans), le Gouvernement souhaite encourager la pratique d'une activité physique et sportive au quotidien Ce projet est d'ailleurs accompagné par différentes mesures, comme la mise en place du Pass'Sport, une allocation de rentrée sportive destinée à 5,4 millions d'enfants, mais aussi le renforcement de la place du sport dans le cadre de l'école. 

Piloté par l'ANS (Agence Nationale du Sport), en collaboration avec les différentes fédérations sportives et les collectivités territoriales, le plan Macron pour les city stades vise également à soutenir le développement de certaines pratiques comme le basket 3x3 ou le skateboard. qUI est désormais une discipline olympique. 

Le plan "5 000 terrains de sport" se manifeste également par des subventions pour les city stades à l'horizon de Paris 2024. Ainsi, les collectivités locales et les associations sportives pourront bénéficier d'une aide de l'État pour leurs projets de construction d'équipements. En France métropolitaine, ce financement ira de 50 % à 80 % du montant subventionnable_ En Outre-mer, il pourra atteindre 100 % du coût 

Afin de bénéficier de cette subvention pour les city stades d'ici Paris 2024, chaque site sportif doit obtenir une convention attestant qu'il sera occupé par un établissement scolaire ou par un club pendant un certain nombre d'heures, tout en étant utilisable gratuitement et en accès libre. sur d'autres créneaux. Le porteur de projet devra également respecter plusieurs critères liés à l'entretien et à l'animation de l'équipement, mal' aussi à la protection de l'environnement. 

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Ainsi donc, ces joyeux énarques, princes de la finance ont ciblé, ont défini et ajusté leurs tirs ! Les communes rurales étant particulièrement visées. Pour atteindre l’objectif assigné par l’exécutif, il est important d’aller vite, très vite ! Surtout ne pas laisser le temps aux élus de se réveiller après avoir subi les séances d’hypnotisme et de déstructuration mentale. Pour ce faire, il faut un “team (une équipe) issue des plus grandes “High schools” (grandes écoles, américaines de préférence). Il est impératif de persuader l’élu que le terrain de boules revêtu de graves, c’était bon dans le temps pour des loisirs ouvriers sans prétention aucune et pour des gens du passé (has been quoi, voire même never been les pauvres) ! Mais tout cela c’est désormais du passé : La “City stade company. Limited” est déjà dans votre mairie pour vous offrir un plateau sportif pour petits et grands aux contours bordés d’une enceinte seyante, revêtu d’un sol synthétique absorbeur de chocs. L’ensemble est entièrement sécurisé et tout risque d’accident éliminé.

Dans le contrat de type emphytéotique signé pour une durée de 99 ans, la commune pourra prétendre à un bonus qui lui permettra de bénéficier de l’assistance comme stipulé dans l’annexe 2 de l’avenant n°4 au dit contrat d’un “Support and animation team“ qui aura pour mission d’animer et de diffuser du bonheur à tous les participants.

Ce sont donc ces fameux “Happyness managers qui auront tout pouvoir tels des chefs d’orchestres pour faire fonctionner ces installations et répandre à profusion joie et bonheur. Au sein de l’enceinte il sera même prévu un coin tricot ou canevas pour les accompagnatrices des sportifs, champions en devenir. 

Comme quoi l’équipe américaine de “Consulting Process a su cerner avec habileté et finesse les besoins de nos petites communes rurales. Il était temps !


> Alain Broglio. Envoyé spécial Gilblog et free lance auprès de la “City Stade Company. Ltd.”

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