Cher. Épandages aériens de pesticides, attention !

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L'Association de veille environnementale du Cher (AVEC), nous informe de la consultation publique ouverte du 20 avril au 20 mai 2012 inclus sur la demande de trois sociétés "en vue d'obtenir une dérogation annuelle pour l'épandage par voie aérienne de produits phytosanitaires sur des communes du CHER". En effet, une "lettre à diffusion limitée" adressée aux préfets vise à "informer les services instructeurs des demandes de dérogation pour les traitements par voie aérienne des produits utilisables ou potentiellement utilisables pour la campagne 2012". La possibilité de dérogation est effectivement prévue mais uniquement "dans des cas particuliers et sous conditions". Parmi ces conditions figure la réalisation d'une évaluation spécifique des risques liés à la diffusion aérienne.

Déjà ça commence mal, car le Directeur général de l'alimentation baptise ces produits du nom de "phytosanitaires" alors que ce sont des pesticides, donc des poisons. Par ce petit trucage de mots, la Direction générale de l'alimentation commet une mauvaise action et biaise la consultation publique. En effet, les services de l'État n'ignorent pas que les pesticides sont des substances qui ont pour fonction de tuer des êtres vivants (d'où la terminaison du nom en "cide"). Les pesticides, appelés mensongèrement produits phytosanitaires, ou produits de protection des plantes (selon le vocabulaire des firmes de l’agro business) sont utilisés en agriculture pour se débarrasser d’insectes ravageurs (insecticides), de maladies causées par des champignons (fongicides) et d’herbes concurrentes (herbicides).

Les entreprises de la chimie agricole ont choisi pour nom de leur association "Union des Industries de la Protection des Plantes" (UIPP), on se croirait chez les bisounours. Évidemment, choisir pour emblème "Union des Industries productrices de poisons pour l'agriculture" serait moins vendeur ! Mais ce n'est pas l'essentiel.

Certains des produits chimiques visés par la circulaire "sont en cours d'évaluation", on ne connaît pas encore leur effet sur la santé humaine. Retenez bien leurs noms, ils s'appellent Sico, Gardian, Bion 50 WG, Tilt, Mimic LV, Amistar et Clincher. 

De nouvelles études sur les effets toxiques de certains pesticides à des doses très faibles, jusqu'ici considérées comme sans danger par la toxicologie classique paraissent. Citons notamment une étude récemment publiée dans la revue "Environmental Health Perspectives" qui montre que, dans des habitations situées à près d'un kilomètre et demi des zones d'épandage de pesticides, les molécules actives de ces poisons (ou leurs sous-produits) se retrouvent en petites quantités dans la poussière domestique prélevée dans les tapis et les moquettes. "Ce genre d'études montre bien que, dans le cas de pulvérisations aériennes, il est tout simplement ridicule d'établir des périmètres de sécurité de 50 mètres ", déclare le député Gérard Bapt, président du groupe " santé environnementale " de l'Assemblée.

L'Avec invite les habitants du Cher à prendre connaissance du dossier et à inscrire les remarques qui s'imposent. L'association souhaite que les habitants du Cher soient nombreux à faire cette démarche. Voici le texte du communiqué.


Dans le Cher et un peu partout en France, des consultations publiques sont ouvertes en préfecture dans les Directions Départementales de Cohésion Sociale et de Protection des Populations (DDCSPP) sur des demandes de dérogations à l'interdiction des épandages aériens de pesticides. 

L’AVEC rappelle que : 

Une directive européenne du 21 octobre 2009 interdit l'épandage de pesticides par voie aérienne. 

La Loi Grenelle II du 13 juillet 2010 dans son article 103 interdit la pulvérisation de pesticides par voie aérienne.

Cependant un arrêté du 31 mai 2011 autorise les préfets à accorder des dérogations. 

Une circulaire du ministère de l'agriculture du 5 mars 2012 introduit de nombreuses exceptions à l'interdiction d'épandre par voie aérienne.

Ces arrêtés et circulaires ouvrent la porte à une pratique de dérogations organisée.


L’AVEC rappelle son opposition à toute forme d'épandage de produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques qui sont, disons le clairement, des pesticides dont la nocivité n'est plus à démontrer. 

Ils génèrent des maladies du système immunitaire. 

Ils sont cancérigènes et des études récentes prouvent leur nocivité même à faible dose. 

Ce sont des perturbateurs endocriniens et de la reproduction. 

Ils tuent indistinctement la microfaune et les insectes. 

On retrouve les molécules chimiques avec un pouvoir persistant dans les eaux. 

Leur dispersion dans l'atmosphère fait que des scientifiques retrouvent certaines molécules jusqu'aux pôles. 

Les efforts associatifs et communaux relatifs à la mise en place des opérations (déjà très timides) "zéro pesticides" seront réduits à néant. 

Certains épandages sont à l’intérieur et proximité de zones Natura 2000 (Zones spéciales de conservation des types d’habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages). 


L’AVEC vous invite à aller consulter le dossier de demandes de dérogations d’épandage aérien sur des parcelles de maïs et de vigne et à donner votre avis sur la main-courante qui accompagne les dossiers, comme la loi le propose. 

Chacun pourra découvrir les communes concernées afin d’alerter le maire et lui demander quelles mesures de protection il a prévu. 

Pour le Cher, le dossier est consultable du 20 avril au 20 mai 2012 inclus : 

> à Bourges, Cité Condé, porte C, Accueil : du mardi au vendredi de 9 h à 11 h 30 et 

du lundi au jeudi de 14 h à 16 h 30 

> aux sous préfectures de Vierzon et de Saint Amand-Montrond 


> Pour en savoir plus. 

Le site du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures :

http://www.generations-futures.com/21pesticides.html

Wikipedia, définition du mot pesticide : 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pesticide


A V E C. Association de veille environnementale du Cher.  Le Gros Chêne - 18110 Saint Palais. 02 48 66 08 20. Courriel : avec18@laposte.net