Clémenceau, son boulevard à Bourges et la Commune (14).

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14 page de la série sur les noms des rues de Bourges pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris.  L’actuel boulevard Clémenceau, qui va du carrefour de la rue Charlet et du cours Anatole France au boulevard de la République, s’appelait autrefois ”le boulevard Saint-Louis”. Puis en 1880 lors de la dénomination des grands boulevards de Bourges, il fut baptisé ”boulevard du Progrès”, et pendant la première guerre mondiale ce fut le ”boulevard de la République”. C'est le 27 mars 1920 que le nom de Clemenceau sera donné à cette grande artère par la nouvelle municipalité socialiste de Henri Laudier. Le ”Tigre” avait bien mérité de la patrie, commente Roland Narboux dans son Histoire des noms des rues de Bourges.. 

Ce médecin est maire du 18e arrondissement de Paris puis président du conseil municipal de Paris au début de la Troisième République. Il est député entre 1871 et 1893, siégeant en tant que républicain radical. 

Il défend l'amnistie pour les communards et milite en faveur de la restitution de l’Alsace-Moselle. Anticlérical, il prône la séparation des Églises et de l'État et s'oppose à la colonisation, faisant tomber le gouvernement Jules Ferry sur cette question. Fondateur du journal La Justice, il travaille ensuite à L'Aurore et prend une part active dans la défense du capitaine Dreyfus.

Georges Clemenceau (1841-1929), a été président du Conseil de 1906 à 1909 et de 1917 à 1920. 

Nommé ministre de l'Intérieur en mars 1906, surnommé ”le Tigre” et se désignant lui-même comme le ”premier flic de France”, il réprime durement les grèves. 

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En novembre 1917, il est de nouveau nommé président du Conseil et forme un gouvernement consacré à la poursuite de la guerre. Partisan farouche d'une victoire totale sur l'Empire allemand, il poursuit la guerre et se voit attribuer le surnom de ”Père la Victoire” à l'issue du conflit.

Mais revenons à la Commune dont Georges Clemenceau est un témoin en tant que maire de Montmartre et député. En mars 1871 il salue la révolte patriotique des Parisiens, sans vouloir se rallier à la Commune. Le 10 mars à la chambre des députés, Clemenceau dépose vainement un projet de loi pour l’élection d’un Conseil municipal et d’un maire à Paris. 

Clemenceau est hostile à la décision de Thiers d’employer la force le 18 mars pour s’emparer des canons entreposés à Montmartre, mais il n’approuve pas la révolte des Parisiens. Bouleversé par la mort des généraux Lecomte et Clément Thomas, il estime que ”Paris n’a pas le droit de s’insurger contre la France et doit accepter formellement l’autorité de l’Assemblée”

Le 22 mars 1871, alors que la Commune a débuté depuis quatre jours, l’Assemblée se réunit en comité secret (comme elle l’a déjà fait durant l’été 1870). Pendant une séance houleuse de l’Assemblée composée pour les deux tiers de royalistes, Adolphe Thiers refuse d’approuver la tenue des élections réclamées par les Parisiens. Georges Clemenceau, alors député républicain s'exclame au milieu du chahut : "Vous serez responsable de ce qui va suivre !”. Et ce qui suivra, c’est la guerre civile. .. 

En avril et mai, près de dix tentatives de conciliation sont toutes repoussées par Thiers lui-même ou par l’Assemblée. 

Mais le 5 avril, Clémenceau participe à la création de la Ligue républicaine des droits de Paris, avec laquelle il tente une médiation entre la Commune et Thiers, avec comme objectif principal d’octroyer l’autonomie à la Commune et de faire rentrer Paris dans la légalité. Après avoir quitté la capitale le 10 mai, il tente en vain d’y rentrer à la veille de la répression. Au moment de la semaine sanglante où l’armée versaillaise écrase les communards, Clemenceau se réfugie dans sa Vendée natale. Il rentre à Paris le 15 juin et se fait élire conseiller municipal du quartier Clignancourt.
Député il se montre un fervent artisan de l’amnistie des communards au côté de Victor Hugo et garde une amitié fidèle à Louise Michel. 
Réélu député en 1881 sur un programme de radicalité, il devient le chef de l’opposition d’extrême gauche et mène la bataille pour une République solidaire.


> Photo du haut : Georges Clémenceau en 1871. Cliquez sur le plan de Bourges pour l’agrandir.

> Sources. Wikipedia. Clémenceau. Les Amis de la Commune.
Histoire des noms des rues de Bourges, par Roland Narboux. Éditions CPE.
Bourges pas à pas, par Georges Richet. Éditions Horvath.
La Commune et les communards du Cher, par Jean-Pierre Gilbert. L’Alandier.

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