Véran veut-il faire durer l’épidémie ?

Veran-feu-d-enfer

Dans cette tribune, plus de 300 scientifiques, universitaires et professionnels de santé critiquent la conduite désordonnée de la politique sanitaire du gouvernement. Ils estiment qu'elle est faite de mesures disproportionnées basées sur l’interprétation erronée des données statistiques. Ils demandent que l'on évalue nos connaissances réelles pour définir démocratiquement une stratégie sanitaire. 
Dans une interview télévisée, le professeur Perronne ne mâche pas ses mots : ”Concernant les tests PCR c'est totalement bidon. En Italie ou en Allemagne ils sont à 20 cycles et il n'y a pas d'explosion d'épidémie, en France on est à 40, 45 cycles c'est complètement débile sur le plan scientifique car ça crée des centaines de milliers, des millions de faux positifs. Le gouvernement vous crée une épidémie, une deuxième vague de gens qui sont en parfaite santé !”.

Le Journal du Dimanche qui devait publier cette tribune dimanche 27 septembre l'a censurée et lui a préférée celle d'un collectif de sept médecins qui mettaient en garde contre l’éventuelle seconde vague dont on nous menace depuis des mois. Ces sept ”mercenaires” sont parmi ceux que l'on retrouve sur les plateaux de télévision depuis le début de la pandémie, Karine Lacombe, Gilbert Deray, Bruno Megarbane... Comme souvent, les liens d'intérêts sont rapidement révélés, et ces sept médecins ont reçu plus de 432 000 euros de l’industrie pharmaceutique dont 222 000 pour la seule Karine Lacombe et 160 000 euros pour Gilbert Deray, et plus 25% de leurs conventions  ne sont pas renseignées.… 
Mais, plus intéressant, voici plutôt le texte des 250 scientifiques.

- Tandis que le gouvernement prépare une nouvelle loi (la quatrième en 6 mois !) prolongeant le ”régime d’exception” qui a remplacé ”l’état d’urgence” sanitaire, le ministère de la Santé a encore annoncé mercredi 23 septembre des mesures restrictives des libertés individuelles et collectives qu'il prétend fondées scientifiquement sur l'analyse de l'épidémie de coronavirus. Cette prétention est contestable. Nous pensons au contraire que la peur et l’aveuglement gouvernent la réflexion, qu'ils conduisent à des interprétations erronées des données statistiques et à des décisions administratives disproportionnées, souvent inutiles voire contre-productives.

Que savons-nous de cette épidémie et de son évolution ?

Le SARS-CoV-2 menace essentiellement les personnes dont le système immunitaire est fragilisé par le grand âge, la sédentarité, l'obésité, des comorbidités cardio-respiratoires et des maladies sous-jacentes de ces systèmes. Il en découle que la priorité sanitaire est de protéger ces personnes fragiles : le respect des gestes barrières et le lavage des mains en sont deux des clés.

Le SARS-CoV-2 circule dans le monde depuis environ un an. Il continuera à circuler, comme l'ensemble des autres virus qui vivent en nous et autour de nous, et auxquels nos organismes se sont progressivement adaptés. L'espoir de faire disparaître ce virus en réduisant à néant la vie sociale est une illusion. D’autres pays, en Asie comme en Europe, n’ont pas eu recours à ces pratiques médiévales et ne s’en sortent pas plus mal que nous.

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Quant à l’évolution, l’idée d’une ”deuxième vague” reproduisant le pic de mars-avril 2020 n’est pas un constat empirique. C’est une théorie catastrophiste issue de modélisations fondées sur des hypothèses non vérifiées, annoncée dès le mois de mars et ressortie des cartons à chaque étape de l’épidémie : en avril lors du soi-disant ”relâchement” des Français, en mai avant le déconfinement, en juin pour la Fête de la musique, en été pour les ”clusters” de Mayenne ou les matchs de foot, et à nouveau cet automne face à une augmentation des cas certes significative, mais lente et grevée d’incertitudes diagnostiques. Au final, cette prétendue ”deuxième vague ” est une aberration épidémiologique et l’on ne voit rien venir qui puisse être sérieusement comparé à ce que nous avons vécu au printemps dernier.

On ne compte plus les mêmes choses. 

Nous voyons enfin que, pour des raisons difficiles à cerner (panique, pression politique ou médiatique… ?), les autorités sanitaires françaises ne parviennent pas à stabiliser une communication honnête sur les chiffres de l'épidémie. Elles ont surtout abandonné l'indicateur fondamental, la mortalité, pour ne retenir que celui de la positivité de tests pourtant incapables de distinguer les sujets malades des personnes guéries. Cette politique du chiffre appliquée aux tests conduit à une nouvelle aberration consistant à s'étonner du fait qu'on trouve davantage aujourd'hui ce qu'on ne cherchait pas hier. Elle conduit par ailleurs à des classements des départements ou des régions en zones plus ou moins ”dangereuses” à qui l’on donne de jolies couleurs qui cachent la fragilité et l’arbitraire du comptage : untel se retrouvera en ”zone rouge” alors qu’il y a moins de dix patients en réanimation, un autre verra tous ses restaurants fermés sans que l’on ait la preuve que ce sont des lieux de contamination majeurs. Tout cela n’est guère cohérent.

Les autorités sanitaires ne s'interrogent pas non plus sur la surmortalité à venir des autres grandes causes de décès (cancers, maladies cardio-vasculaires) dont la prise en charge est délaissée, ni sur le fait qu'une partie des sujets classifiés parmi les personnes « décédées de la Covid » sont en réalité mortes en raison d’une autre pathologie mais classifiées Covid parce qu’elles étaient également porteuses du virus. Or des études récentes montrent que ce groupe pourrait constituer jusqu’à 30% des décès au Royaume Uni ces dernières semaines. Cette façon de compter de plus en plus comme « morts du Covid » des personnes en réalité atteintes avant tout d’autres maladies est probablement l’explication principale du fait que, comme cela est écrit en toutes lettres sur le site de l'INSEE : ”depuis le 1ᵉʳ mai, on ne constate plus en France d’excédent de mortalité par rapport à 2019”.

Il découle de tout ceci qu'il n'y a pas de sens à paralyser tout ou partie de la vie de la société en suivant des raisonnements qui sont parfois erronés dans leurs prémisses mêmes. Il est urgent d'arrêter l’escalade, d'accepter de remettre à plat nos connaissances scientifiques et médicales, pour redéfinir démocratiquement une stratégie sanitaire actuellement en pleine dérive autoritariste.

 

Six-signataires

Citons, parmi les 300 signataires :

Laurent Toubiana, chercheur épidémiologiste à l’INSERM, directeur de l’IRSAN. Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, ancien président des Etats Généraux de la Prévention. Christian Perronne, chef du service d’infectiologie à l’hôpital de Garches, professeur à l’Université de Versailles Saint Quentin-Paris Saclay. Jean Roudier, professeur de médecine, rhumatologue, directeur de l’unité INSERM UMRs 1097. André Comte-Sponville, philosophe.  Lise Carpentier, professeur de droit public à l'Université d’Aix-Marseille. Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS.  Louis Fouché, médecin, anesthésiste réanimateur à l’Hôpital de la Conception. Olivier Lhoest, médecin anesthésiste réanimateur. Olivier de Soyres, médecin, réanimateur à la clinique des Cèdres.  Anne Atlan, directrice de recherche au CNRS, généticienne des populations et sociologue… etc.

> Sources  : France Soir. Il est urgent de changer de stratégie sanitaire face à la Covid-19. >>> Lien.  
Mediapart : Il est urgent de changer de stratégie sanitaire face à la Covid-19. >>> Lien.  
Et aussi Libération, Covidinfos.net …etc

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