
Berlaudiot n’a pas de chance, il a accidenté sa deudeuche. Cette collision nocturne gâchera-t-elle une journée pourtant bien commencée ? La facture de tôlerie sera-t-elle remboursée par l’assurance ? Quelle sera la suite de cette nouvelle aventure ?
Après un après souper chez la Zézette, passé à remettre l’église sur la place de La Charnivolle et puis l’palais Bourbon en face du pont de la Concorde (….c’est dire si la soirée a été longue), les habitués de l’établissement, se séparent et la patronne se prépare à baisser le rideau. Antoine Bordinat, le vigneron (dit “la piquette”), est le dernier d’entre eux à franchir la porte.
Antoine monte dans son auto et démarre. Mais à peine la voiture roule-t-elle qu’une deudeuche arrive en trombe et lui rentre dedans.
Les conducteurs sortent de mauvaise humeur de leurs voitures cabossées.
C’est à ce moment là que, malgré la sombritude ambiante, ils se reconnaissent.
Bin, ça alors ! Berlaudiot !
Bin ça par exemp’, Antoine Bordinat !
Qui don qu’tu fais dihors à c’t’heure, Berlaudiot ?
J’rent’ à la maison, dame, c’te question !… Dis Antoine, t'as rin de cassé au moins ?
Ça va, y a pas d'mal... juste un peu secoué, dit Bordinat.
Ah, normal ! J’vois bin ! Tiens, prend donc une lampée d’goutte, c’est d’la prune ! Tu t’sentiras mieux après, dit Berlaudiot en lui tendant la bouteille. Pendant ce temps, j'vas à la gendarmerie, j’ai vu d’la lumière. J’vas essayer d’trouver un gars pour le constat, sinon on f’ra l’formulaire à l’amiab’.
Merci. Oh, dis donc! C’est d’la bonne, ta goutte ! Mais, t'en prends pas, toi ? dit Antoine.
Ah, non, pas maintenant, si ça te fait rin, dit Berlaudiot ! Tu peux finir la bouteille, moi j'en prendrai plus tard... après l’alcootest !