Le 11 mars 2011, un séisme suivi d’un tsunami a provoqué l’une des plus grandes catastrophes nucléaires de l’histoire, entraînant la fusion de trois des six réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daiichi au Japon.
Douze ans plus tard, l’activité des coriums (huit cent quatre vingt tonnes de combustibles nucléaires et de matériaux fondus restant sous les réacteurs détruits) n’est pas totalement stoppée, et le déversement des eaux radio-actives de la centrale dans l’eau de l’océan Pacifique a commencé depuis 2023.
À Fukushima, le traitement des eaux contaminées est un défi à haut risque : les eaux injectées en permanence pour refroidir les trois réacteurs accidentés et celles qui s’infiltrent naturellement dans les sous-sols se chargent de substances radioactives. Un million trois cent mille tonnes d'eau contaminée plus ou moins traitée remplissent actuellement plus de mille réservoirs.
Mais environ 70% des eaux déjà traitées devront l’être à nouveau, car elles restent trop contaminées pour être rejetées. Les capacités de stockage sont à saturation (97 % à fin 2023).
En août 2023 a commencé la vidange progressive de certains réservoirs dans l’océan Pacifique. Cette vidange devrait s’étaler et empoisonner la mer pendant plusieurs décennies. Sont rejetées des substances radioactives comme du tritium, carbone 14, nickel 63, strontium 90, technétium 99, iode 129, césium 137… L’iode 129 a une longue demi-vie (16 millions d’années). L’hydrogène et le carbone radioactifs (tritium et carbone 14) peuvent pénétrer au cœur des cellules et de l’ADN des êtres vivants.
En octobre 2023, quatre ouvriers opérateurs ont subi une contamination corporelle suite à l’expulsion de liquides radioactifs au cours d’une opération de maintenance. En février 2024, mille cinq cents litres d'eau radioactive se sont écoulés par un évent à cinq mètres au-dessus du sol.
La délégation française du groupe des Verts/ALE au Parlement européen a sollicité la CRIIRAD pour effectuer une analyse critique sommaire des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023. Il s’agit de répondre de manière synthétique à un certain nombre de questions régulièrement posées, et apporter clarification et mise en perspective.
Vous pouvez lire cette étude en cliquant sur ce lien. > Télécharger le rapport (en français)
>Texte librement résumé d’un communiqué du Criirad et d’un article de Bruno Chareyron, conseiller scientifique du Criirad.