La Borne. Le coq à Berlaudiot. | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Le coq à Berlaudiot.

Les nouvelles histoires de Berlaudiot.


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Ce matin là, au marché de La Charnivolle il y a un nouveau stand. Un stand pas ordinaire avec un gars qui vend des épices, des olives, des fruits exotiques, des pâtisseries au miel et des tissus indiens. Le vendeur, une espèce d'abatleux coiffé d'un chapiau à plume, attire les chalands en exhibant un perroquet. Son perroquet est un drôle d'oisiau à la voix perçante et au plumage multicolore, avec en plus, un talent d'imitateur.

- Voyez les couleurs et les reflets de son plumage. Il est rouge et il est vert, mais ça n'est pas tout, il est jaune et il est bleu aussi ! Et le plus extraordinaire c'est qu'il parle : il répète exactement tout ce qu'on lui dit ! Il imite aussi le chat, le chien et la sonnerie du réveil matin !

Une foule de curieux éberlutés se presse autour du stand, écoute le gars qui bagoule, et fait des emplettes en achètetant ci ou ça. Mais, vu le prix élevé du perroquet, personne ne peut se l'offrir...  

Une semaine plus tard, au marché de La Charnivolle, Berlaudiot apporte un beau coq tout noir et s'installe pour le vendre. Les gens s'étonnent du prix affiché, un prix bien plus élevé que celui du perroquet de l'autre jour.

- Berlaudiot, demande Étienne Babillot, tu compt' ti vraiment vend' un jau si coutanceux, alors qu'on peut en avouér' dix pour eul' mêm' prix ?

Berlaudiot lui répond : Si pour l'oisiau d'laut'jour, y fallait trois cents euros, mon jau il en vaut bin trois mille !

- Mais, Berlaudiot, l'perroquet y causait ! 

- Justement, mon jau y fait bin mieux qu'lui ! s'exclame Berlaudiot.

- Bin, qui don qui peut faire eud' mieux ? J'voudrais bin qu'tu m'dise !

Berlaudiot ménage un silence, puis il répond :

....Y pense !



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