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La "Déclaration de la liberté sur Internet".

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Des présidents, des hommes politiques, des journalistes, s'expriment avec solennité en faveur de la liberté de l'Internet et du printemps arabe au Moyen Orient où sévissaient récemment (et où sévissent encore) quelques régimes autoritaires. On les félicite, c'est  bien, c'est même très bien. Mais il ne faudrait pas que le zèle de ces messieurs soit sélectif et que les mêmes libertés soient menacées, ou limitées (sous prétexte de "régulation") dans nos pays dits civilisés. On se souvient que Nicolas Sarkozy avait une conception de l'Internet limitée aux activités marchandes, et que sous sa présidence l'UMP a voté plusieurs machins hypocrites tels que Davdsi, Loppsi ou Hadopi visant à "réguler" l'utilisation des réseaux tout en grignotant certaines de nos libertés. Il en est de même aux USA où des projets liberticides ont été repoussés grâce à la protestation des internautes et de quelques entreprises du web (les lois Pipa, Sopa ont été virées par la porte, mais le projet Cispa revient par la fenêtre, précédé par Acta dont l'ambition est mondiale...).

En reliant directement les individus entre eux, Internet est un outil de communication et de liberté d'expression, de culture et d'information, indépendant et universel qui échappe  pour une large part, au contrôle des états. Les gouvernements de nombreux pays, inquiets de la critique de leur pouvoir par ce réseau d'échange essayent d'y appliquer une politique de contrôle, voire de censure.

Évidemment, ça provoque des réactions ...comme la "Déclaration de la liberté sur Internet" (Declaration of internet freedom) publiée le lundi 2 juillet 2012.

C'est une déclaration de portée internationale rédigée comme celle des Droits de l'Homme. Son objectif est de lancer un mouvement qui permettra d'imposer cinq principes de bases afin de protéger notre Internet, qui est depuis quelques années la cible de gouvernements voyous et d'entreprises sans scrupules. L'objectif de ce texte, à la manière de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, est de créer une charte reconnue par les "communautés, industries et pays" afin de reconnaître les principes d'un "Internet libre et ouvert".

Plusieurs associations ont déjà signé la déclaration : Amnesty International, Reporters sans frontières, la Fondation Mozilla, l'Union américaine pour les libertés civiles, l'Electronic frontier foundation, Global Voices advocacy, Access, Free Press et aussi de nombreux citoyens à titre individuel.

La déclaration est très courte, elle affirme cinq principes essentiels :

Expression: Ne pas censurer Internet.

Accès: Promouvoir un accès universel à un Internet rapide et abordable.

Ouverture: Protéger Internet pour que le réseau reste un lieu où tout le monde est libre de se connecter, communiquer, écrire, lire, regarder, parler, écouter, apprendre, créer et innover.

Innovation: Protéger la liberté d'innover et de créer sans avoir à en demander la permission. Ne pas bloquer l'émergence de nouvelles technologies et ne pas punir les innovateurs pour les actions des utilisateurs.  

Vie privée: Protéger la vie privée et défendre la capacité de tous à contrôler comment leurs données et leurs appareils sont utilisés.

> Depuis plusieurs années, les associations de défense d'un Internet libre s'élèvent contre les mesures prises par les gouvernements de différents pays. Reporters sans frontières a dressé la liste des pays "ennemis d'Internet" de des pays placés "sous surveillance", et soutient les groupes de blogueurs qui réclament (non sans raison) le statut de journaliste. De l'extrême orient à l'occident, on observe les tentatives des gouvernements qui veulent contrôler l'Internet. Que ce soit pour censurer avec brutalité ou pour "réguler" par des règlements et des lois, c'est une tendance qui persiste. La "Déclaration de la liberté sur Internet" vient donc à point. La comparaison avec la déclaration des droits de l'homme est pertinente car les libertés appartiennent à tous les citoyens et ne sont pas divisibles, que ce soit dans la rue, au travail, à la maison, dans les médias ou sur l'internet.... "Chacun a le droit de dire et d'écrire ce qu'il pense et de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées".


> On peut signer la "Déclaration de la liberté sur Internet" en allant sur cette  page : http://www.internetdeclaration.org/freedom

Lire sur la page de Numerama  Une Déclaration des libertés sur Internet voit le jour aux USA. http://www.numerama.com/magazine/23095-une-declaration-des-libertes-sur-internet-voit-le-jour-aux-usa.html

Lire dans gilblog La Hollande vote la neutralité d'Internet.

Et aussi dans gilblog : Filtrer l'Internet. Encore ? Oui, c'est pour nous contrôler.