C'est l'histoire d'un type, qui, à peine entré en scène, tente quelques pas de danse raides et maladroits… on comprend que le type n'est pas adapté. Ça se voit tout de suite. Mais pas doué à ce point, il ne faut pas s'obstiner, choisir autre chose que la danse.
Pas étonnant que son prof lui déclare qu'il nuit à la cohésion du groupe, qu'il devrait aller voir un psy. Pas étonnant, non plus, qu'il déniche le plus mauvais. Il n'est vraiment pas adapté ce type, d'ailleurs c'est un angoissé. Il implore, il voudrait bien s'insérer à la société, il écrit au président de la république une lettre qu'il ne parvient jamais à conclure. Il fait un détour à la boulangerie pour acheter un gâteau pour quinze que personne ne mangera, et puis, décidément la boulangère est une aigrie…
Finalement on a tous un peu de lui. Heureusement, pas autant….
Le spectacle de Jean-Jacques Vannier est à des lieues de ce qui se fait traditionnellement en matière de "one man show". À une époque où les comiques s'obstinent à nous resservir invariablement les mêmes prestations formatées, les mêmes sketches, la différence est évidente. Une heure trente d'un spectacle qui m'a fait rire aux éclats, plein d’humour et d'humanité, pas vulgaire, bien écrit.
Et puis moi je le comprends, Jean-Jacques Vannier : quand j'étais scout, ils m'avaient totémisé pingouin.
L'envol du pingouin, spectacle de Jean-Jacques Vanier et François
Rollin. Vu au sympathique festival de la "Cuvée de Parassy" le 12 octobre.