Jeudi 18 janvier, à la MCB. On imagine difficilement spectacle plus dépouillé que Alim Qasimov et ses trois musiciens assis en tailleur sur la scène… Et c'est ainsi que rien ne nous distrait de sa musique. Voix étonnante, broderies et improvisations vocales, langue d'une belle sonorité, nous voici transportés pendant une heure et demie dans un univers inconnu. Passant du grave à l'aigu dans le même trémolo, Alim Qasimov chante des chansons de geste ou d'amour, dans la plus pure tradition de l'Azerbaïdjan. Dans le monde immense des musiques orientales qui s'étend du Maghreb à l'Inde, la musique traditionnelle d'Azerbaïdjan occupe une place de choix par sa beauté et sa puissance d'expression. A travers le Mugham (style musical très classique où se mêlent les influences perses et turques et dans lequel s'expriment toutes les variations du sentiment amoureux), Alim Qasimov a trouvé son expression la plus parfaite, à tel point qu'il est souvent salué comme l'un des plus grands chanteurs vivants de notre époque.
Grâce à une tournée organisée aux Etats-Unis en 1984, le Mugham sort de ses frontières et connaît le renouveau. Aujourd'hui, Alim Qasimov est le maître incontesté d'un style auquel il a su donner ses lettres de noblesse en même temps qu'un rayonnement international.
En novembre 1999, l'Unesco a décerné à Alim Qasimov le "IMC-Unesco International Music Prize", une récompense attribuée avant lui à des musiciens tels que Yehudi Menuhin, Leonard Bernstein, Dimitri Chostakovich ou Nusrat Fateh Ali Khan.
Plusieurs disques chez Harmonia Mundi. Si la tournée passe près de chez vous, ne manquez pas Alim Qasimov.