La Borne. Le pévé à Berlaudiot. | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Le pévé à Berlaudiot.

Les nouvelles histoires de Berlaudiot.


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Berlaudiot est sorti du café d’cheu la Zézette après avoir bu une chopine de trop. Mais il monte quand même dans sa deudeuche et prend la route.

Entre la Charnivolle et Mareuil sur Clavière, anc’ ieu bulledozères, les gars des ponts déchaussés y zont fait un rond point. On l’appelle eul’rond point des bargeats à cause de la fouére aux bargeats qui se tenait tous les ans auterfoué à Mareuil. C’est aussi pour ça que l’maire de Mareuil il a fait met’ une belle sculpture de mouton au mélieu d’la butte.

Mais ce jour là y a pas d’barger ni d’troupiau - les gendarmes font des contrôles et arrêtent les voitures.

La deudeuche à Berlaudiot qui bassicotte su’ la route, forcément ça les arreuille et un gendarme fait signe à Berlaudiot de ranger la voiture sul’  bas côté.

Le gendarme, un grand gars raide coum’ un verre eud’ lampe s’adresse à lui.

- Vu l’état d’vout’ voiture, j’sons obligé d’vous contrôler. Ouvrez don vout’ boît’ à gants et montrez moi les papiers du véhicul’.

Berlaudiot lui répond : J’peux pas ouvrir la boite à gants, y en a point. Les papiers y sont dans l’pénier à couté d’moué.

- Alors ouvrez vot’ panier

- J’peux pas l’ouvri’ j’ai du hakchiche dedans…. 

- Quoi ?! dit le gendarme, sortez du véhicule et ouvrez-moi l’coffre immédiatement !

- J’voudrais bin, mais j’peux pas, répond Berlaudiot, y a des kalachnikofs dedans !

Le gendarme appelle le commandant de gendarmerie de Saint Marcel informant avoir arrêté un nommé Berlaudiot dans une deux chevaux remplie de drogue et d’armes.

Au bout d’un moment le commandant arrive sur les lieux. Y fait eun’ têt’ qu’à ressemb’ à un rel’vé fiscal. Dame, ça y a mis du temps pour venir de Saint Marcel vu qu’y a pu d’gendarmerie à La Charnivolle ni à Mareuil sur Clavière pisqu’ils les ont farmées.

Le commandant ordonne à Berlaudiot de soulever le couvercle du panier. Le panier est vide. 

Puis il lui fait ouvrir le coffre de la deux chevaux. Le coffre est vide lui aussi.

Du coup, l’mascarou du commandant il est tout écrevissé. Y brâme à Berlaudiot :

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Mon collègue m’a dit que vous transportez de la drogue et des armes dans votre voiture ?!

- Vous voyez bin qu’non !  C’est rinqu’ des ment’ries ! Il est dérêvé vout’ collègue ! J’parie qu'y vous a dit aussi que j’conduisais en état d’ébériété !


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