La Borne. Maurice Mac-Nab, berrichon et Hydropathe, maintenant sur CD. | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Maurice Mac-Nab, berrichon et Hydropathe, maintenant sur CD.

Mac-Nab-affiche-CD

Poète et chansonnier berrichon et vierzonnais "monté" très jeune à Paris, Maurice Mac-Nab (1856-1889) fit les beaux jours du cabaret montmartrois "Le Chat Noir." Ce précurseur avait pour arme l’humour (noir) qu’il maniait comme personne. Drôle, caustique et contestataire, il n'épargnait aucun de ses contemporains. La politique, les faits divers, la publicité , étaient ses thèmes favoris. Il disait ses poèmes absurdes avec un air sinistre,  une voix rauque et fausse, et un zézaiement comique... qui contribuèrent grandement à son succès.

Maurice Mac-Nab était  employé des postes, il fut aussi chef de bureau à la Préfecture de Police. Il était tout à la fois Hydropathe, spirite et bègue (ce qui ne l'empêchait pas d'interpréter ses chansons et ses poèmes). Étymologiquement hydropathe signifie : celui que l'eau rend malade. Les Hydropathes était un club littéraire parisien entre 1878 et 1884. Les participants du groupe professaient le rejet de l'eau comme boisson au bénéfice du vin et déclamaient leurs vers ou leur prose à haute voix devant l'assistance lors de séances le vendredi soir au quartier latin.  Charles Cros écrivit : "Hydropathes, chantons en cœur / La noble chanson des liqueurs". Avec Mac-Nab et Charles Cros, il y eut d'autres Hydropathes célèbres : notamment Gill, Sarah Bernhardt et Alphonse Allais.

Mac-Nab, de santé fragile, après avoir écrit une thèse sur la gueule de bois et reçu les Palmes académiques, mourut à l'hôpital Lariboisière le jour de Noël 1889 à 23 heures, il avait à peine 34 ans. Le théâtre de Vierzon, sa ville natale, porte actuellement le nom de Théâtre Mac-Nab.

> Connaissez vous Mac-Nab ? Avec ce CD de treize chansons et deux monologues, Stéphane Branger et ses musiciens vous proposent de découvrir (ou redécouvrir) l’œuvre de Maurice Mac-Nab . Vous retrouverez, servies par une voix proche et chaleureuse, ses chansons les plus emblématiques : "Le grand métingue du métropolitain", "Le pendu", "Les fœtus ", ou encore "Un bal à l’hôtel de ville". Une interprétation sobre et conviviale du répertoire incisif de Maurice Mac-Nab, agrémentée d'arrangements musicaux inédits.  

> L'album est paru le 17 juin 2010. Il est distribué par les Editions Eponymes – editions.eponymes@orange.fr – 02 54 22 31 44. Diffusion : Isabelle Rouzeau – izarouzeau@hotmail.com – 06 63 77 69 13.

On trouve aussi ce CD à la FNAC et on peut le commander sur le site web fnac.com.

> Pour en savoir plus : visitez le site le matricule des anges.  et wikipedia.

Un petit poème de Mac-Nab, pour la route ?


Les Poêles mobiles


Le poêle, c'est l'ami qui, dans la froide chambre,
Triomphant des frimas nous fait croire aux beaux jours.
Son ardente chaleur nous ranime en décembre
Et sous le ciel glacé réchauffe nos amours !

Le poêle mobile se distingue de tous les autres en ce que, muni de roues, il peut se déplacer comme un meuble.
On le roule successivement au salon, à la salle à manger, dans la chambre à coucher.
La prudence exigeant que l'on ne conserve pas de feu dans la chambre où l'on couche, on le ramène au salon pour la nuit.
Le prix du modèle unique est de 100 francs.
Au printemps, lorsque la pervenche
Fleurit bleu, sous les arbres verts,
Et que la jeune rose penche
Ses boutons à peine entr'ouverts,

Ô poêle, tu n'es plus le charme de nos veilles :
Il te chasse bien loin, le souffle printanier,
Et la morte saison te relègue au grenier,
Où, seul et triste, tu sommeilles !...

Le poêle mobile se distingue de tous les autres en ce que, muni de roues, il peut se déplacer comme un meuble.
On le roule successivement au salon, à la salle à manger, dans la chambre à coucher.
La prudence exigeant que l'on ne conserve pas de feu dans la chambre où l'on couche, on le ramène au salon pour la nuit.
Le prix du modèle unique est de 100 francs.
Mais, maintenant, plus de verdure,
Plus de soleil, et plus de fleurs !
Voici que revient la froidure,
La froidure aux pâles couleurs.

Chauffez-vous, frêles Parisiennes,
Puisque le gazon n'est plus vert,
Tandis qu'à travers vos persiennes
Siffle le triste vent d'hiver !

Du feu, pour que vos lèvres roses
Trouvent des baisers plus ardents !
Du feu, pour qu'en vos chambres closes
L'amour demeure plus longtemps.

Le poêle mobile se distingue de tous les autres en ce que, muni de roues, il peut se déplacer comme un meuble.
On le roule successivement au salon, à la salle à manger, dans la chambre à coucher.
La prudence exigeant que l'on ne conserve pas de feu dans la chambre où l'on couche, on le ramène au salon pour la nuit.
Le prix du modèle unique est de 100 francs.


> Un livre : Les Poèmes mobiles, de Maurice Mac-Nab. Éditions l'Atelier des Brisants. 314 pages, 25 €. 

Vous pouvez le commander chez votre libraire, il est aussi à la Fnac et sur le site web fnac.com.


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