La Maison de la Culture de Bourges. Repères chronologiques.

BourgesMcb


Dans les années trente, Henri Laudier, maire de Bourges, confie la réalisation d'une Maison du peuple à l'architecte Marcel Pinon. Le projet de style "art déco" est conçu en 1936 et la construction a lieu en 1938. La guerre empêche la finalisation du projet. Pendant les années cinquante, le bâtiment reste une salle des fêtes en partie inachevée.

Au début des années soixante, le projet d'une maison de la Culture est lancé par Raymond Boisdé, maire de la ville. Ouverte en 1963, la MCB est une des premières maisons de la Culture voulues par André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles (en référence à l'idée des maisons de la Culture des années trente due à Gaétan Picon et André Malraux, militants de la Ligue des intellectuels contre le fascisme, et à la politique de décentralisation culturelle du gouvernement de Front populaire). Elle est inaugurée le 18 avril 1964 par André Malraux. Elle est la première maison de la Culture pluridisciplinaire à exister en France.

Le 14 mai 1965, Charles de Gaulle, président de la République accompagné d'André Malraux et Raymond Boisdé visite la MCB et prononce un discours remarqué.

De 1963 à 1969, sous la direction de Gabriel Monnet, elle abrite un centre national d'Art Dramatique et la troupe de théâtre "La Comédie de Bourges" créée en 1961 au théâtre Jacques Cœur.

Depuis le 13 janvier 1963, la maison de la Culture est gérée par une association qui réunit des représentants du ministère de la Culture, du Conseil Départemental, de la ville de Bourges, des berruyers et des adhérents.

En 1977, Alain Meilland et Daniel Colling créent le festival de chansons Le Printemps de Bourges qui sera, jusqu'en 1982 produit par la Maison de la Culture de Bourges.

> 12 août 1994 : arrêté d'inscription de la maison de la Culture de Bourges à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.

> 1999. Premières études pour la rénovation de la MCB par la ville de Bourges, avec Gilbert Filinger et Alain Meilland. L'ouverture est prévue en 2013.

> Septembre 2008. Programme de travaux pour rénover le bâtiment.

> 19 décembre 2008. Le conseil municipal de Bourges adopte le cahier des charges de la réhabilitation sur le site d'origine qui sera remis par la municipalité aux architectes. Malheureusement ce cadre exclut l'utilisation du terrain de l'école de musique et de danse, ce qui corsete le projet dans un espace trop étroit et empêche toute variante, évolution ou extension. On verra par la suite les conséquences désastreuse de ce choix.

> Septembre 2009. Afin de permettre l'exécution des travaux, les spectacles ont lieu "hors les murs" dans d'autres salles de la ville (lAuditorium du Conservatoire régional de musique, théâtre Jacques-Cœur et "le Hublot").

> Janvier 2010. Après quarante sept ans de gestion associative, la MCB devient un EPCC (Établissement public de coopération culturelle), dans lequel les adhérents de l'association n'ont plus qu'un strapontin (trois représentants). Les partenaires de l'EPCC sont l'État (représenté par la DRAC), la région Centre, le Conseil général du Cher, la ville de Bourges. Pierre-François Roussillon, directeur de la maison de la Culture, en désaccord avec la création de l'EPCC donne sa démission. Création de l'association "Les amis de la MCB" qui représente les spectateurs et succède à l'association qui gérait antérieurement la MCB.

> 20 février 2010. Début du chantier des travaux de la MCB. 

> 2 juin 2010. Le Berry Républicain. Le Conseil municipal de Bourges prévoit 15 millions d'euros (dont 5 viendront de l'État - Plan État-Région). Surcoûts : 1,6 million d'euros pour surélever le toit et 1 million d'euros pour l'insonorisation, soit un total de 17,6 millions d'euros. À titre de comparaison, le Conservatoire régional (incluant auditorium) édifié en 2007, représentent un coût de 19 million d'euros.

> 9 février 2011. Le Berry Républicain. Les travaux de restructuration et de rénovation de la MCB sont estimés à 19,303 millions d'euros. Objectifs : rénovation de la grande salle (qui passerait de 950 places assises à 779), rénovation de la petite salle, qui passerait de 432 places assises (700 debout) à 297 places assises.

Sur les 19,303 millions d'euros, 12% seraient apportés par le Feder, 24% par la DRAC, 12% par la Région Centre, 22% par le Conseil Général du Cher, 29% par la ville de Bourges.

> 16 avril 2011. Projet de rénovation de la MCB. Olivier Atlan est choisi pour succéder à Pierre-François Roussillon.

> 3 mai 2011. Olivier Atlan est nommé directeur de la MCB.

> 30 novembre 2011. La salle de cinéma de la MCB est inaugurée au foyer Saint François, la transition vers cette nouvelle salle n'interrompt pas le programme de projections des films.

> 2012, démarche à une date inconnue. Sachant que le sous sol de la MCB recèle des vestiges de thermes gallo-romains, l'ancien maire demande oralement à la Direction des affaires cuturelles (DRAC) de fermer les yeux sur l'absence de fouilles réglementaires. Ce procédé d'évitement ou de détournement de la procédure obligatoire va conduire à une réaction de l'administration.

> 15 mai 2012. Le Berry Républicain. Le chantier de réhabilitation est ouvert. "Deux ans de travaux titanesques" titre le quotidien.

> 19 juillet 2012. Le Berry Républicain. Fin de la démolition, il ne reste que la façade de Marcel Pinon (classée) et le hall (classé). Le creusement est terminé et chantier est mis en pause pour l'été. Rendez-vous à la rentrée pour les fondations.

> 4 septembre 2012. Le Berry Républicain. Rapport des services régionaux d'archéologie au ministre de la Culture. Arrêt du chantier pour effectuer les fouilles réglementaires qui devraient durer deux ans (selon Serge Lepeltier).

> 17 septembre 2012. Le maire annonce au Conseil municipal les difficultés rencontrées sur le chantier de réhabilitation. Le 18 septembre, le Berry Républicain annonce qu'un consensus de tous les groupes du Conseil municipal soutient le projet.

> 4 octobre 2012. Le Berry Républicain. Modification discrète du PLU pour permettre d'augmenter la hauteur de la toiture du bâtiment. Irène Felix : "nous avons partagé la discrétion".

> 30 octobre 2012. Le Berry Républicain. Le préfet de Région prescrit les fouilles archéologiques sur le site de la MCB qui ne devraient durer que six mois. Le Préfet ne demande pas la conservation des vestiges. Pour Serge Lepeltier, ce serait la cause du blocage du chantier.

> 21 décembre 2012. Le Berry Républicain. Et si la MCB changeait de site ? Le budget passe de 12,8 millions d'euros à 34 millions d'euros. Le maire annonce que le dossier est dans les mains de l'État et envisage la construction sur un nouveau site.

> Janvier 2013. "Les nouvelles de Bourges" numéro 177. Le chantier de réhabilitation de la MCB est à l'arrêt. Les travaux ont commencé en 2012. Le diagnostic archéologique a été fait durant l'été 2012. Fin août, prescription de fouilles archéologiques par le préfet de région. Arrêt des travaux et retard prévisible du chantier de l'ordre de 12 à 24 mois (!). Les fouilles entraîneraient une augmentation du budget initial de plus de six millions d'euros. Selon le journal municipal, la ville de Bourges est devant une alternative : 1/ poursuivre le chantier après des fouilles de six à neuf mois et un surcoût de six millions d'euros, 2/ arrêt du chantier sur le site actuel et construction d'une nouvelle MCB sur un autre site.

> 15 février 2013. Rapport de la préfecture de Région après une réunion sur la MCB. Le ministère de la Culture ets d'accord pour financer les fouilles jusqu'à 50 % de leur montant. Le projet de réhabilitation n'est pas encore définitivement compromis.

> 22 février 2013. Le Berry Républicain. "Une nouvelle MCB ailleurs". Serge Lepeltier l'annonce pour la première fois après une réunion avec les conseillers du ministre de la Culture Aurélie Filipetti. Le site choisi est le dernier tiers de la place Séraucourt. Pourtant, l'abandon du projet sur le site originel (et la perte des sommes engagées) ne se justifie pas, puisqu'on pourrait réaliser la MCB en utilisant aussi la parcelle de l'école de musique et de danse. Ainsi, le maire de Bourges et la majorité municipale, indifférents à la valeur architecturale et au symbole que représente la première maison de la culture de France, délaissaient le site prestigieux (classé monument historique)  sans envisager de modifier le cahier des charges du projet.

Les sommes engagées pour les travaux de démolition, la consolidation des fondations, la couverture du chantier, les indemnités auxentreprises et aux architectes s'élèvent à 6,7 millions d'euros.

> 30 avril 2013. Le Berry Républicain du 2 mai. Réunion publique à la mairie de Bourges. Serge Lepeltier justifie ses choix devant les berruyers. La réhabilitation de la maison de la Culture sur le site originel est abandonnée. La nouvelle maison de la culture sur le site de Séraucourt coûtera 24 millions d'euros hors taxes et sera terminée à la fin de l'année 2018. Il y aura bien les deux salles de théâtre, les deux cinémas, le restaurant, les salles de répétition, les loges et les bureaux de l'administration. Philippe Gitton, maire adjoint à la culture, déclare que l'édifice abandonné "est magnifique et c'est à nous de choisir ce que nous allons en faire"....

> 23 mai 2013. Le Berry Républicain du 28 mai. Rencontre débat organisé par les Amis de la MCB. Parmi les déclarations : "le projet a depuis le début été géré de façon calamiteuse, sans aucune vision, ni projet culturel global d'avenir" - "il n'est pas concevable qu'une équipe municipale sur le départ agisse dans la précipitation, passant en quelques jours d'un projet de réhabilitation à un projet de construction sans avoir la moindre garantie de financement".  

> 24 mai 2013. Le Berry Républicain du 27 mai. Le conseil municipal de Bourges vote l'arrêt définitif de la réhabilitation de la MCB. En désaccord, le groupe PS ne prend pas part au vote "nous vous laissons vous même enterrer votre projet". Le groupe PC approuve le projet "trop de temps a été perdu, il est urgent d'agir". Pour une conseillère de l'opposition "dans ce dossier, comme bien d'autres, nous n'avons toujours pas tous les éléments pour nous exprimer en connaissance de cause".

Faute d'une étude prévisionnelle engagée au préalable avec le concours d'un ou plusieurs architectes et de spécialistes du droit administratif, le budget prévu pour la reconstructionde la MCB sur son site a été sous évalué. Il ne prévoyait pas les fouilles archéologiques, les fondations spéciales, l'insonorisation des salles, les conséquences de la révision du PLU ...etc. Ainsi, le budget est il passé en 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 par des réajustements successifs, de douze millions huit cent mille euros (12,8 M€ hors taxes), à treize millions trois cent mille euros (13,3 M€), puis quatorze millions cent mille euros(14,1 M€), seize millions cent mille euros (16,1 M€), puis dix neuf millions d'euros (19 M€).

> 9 juillet 2013. L'association des Amis de la maison de la culture de Bourges organise une réunion publique dans la salle des délibération du Conseil Général. Le sujet : la présentation du projet de l'architecte Christian Gimonet pour réinstaller la MCB dans ses murs, enrichir et animer cette partie de la ville par un nouvel aménagement urbain.

> 9 octobre 2013. Le Berry Républicain du 9 octobre. Où déménagera le skate park ? Les équipements du skate park sont posés sur le site de Séraucourt sur une partie de l'emplacement retenu pour le nouveau bâtiment de la MCB.

> 15 juillet 2014. Pose des barrières sur l'espace retenu pour les fouilles archéologiques préalables aux travaux sur le site de Séraucourt. L'espace délimité se situe sur la pente entre l'esplanade et la rue Jean Bouin.

> 5 novembre 2014. On apprend par le quotidien Le Berry Républicain que 82 arbres seront abattus pour permettre les fouilles archéologiques, alors que le projet de nouvelle MCB n'est pas encore financé. L'association Nature 18 appelle à un rassemblement sur le site du chantier pour protéger le site de la place Séraucourt. La pétition : Non à la destruction des Jardins de Séraucourt, Oui à la réhabilitation de la MACU, est lancée.

> 6 novembre 2014. À l'appel de plusieurs organisations, environ deux cent cinquante personnes se rassemblent à huit heures du matin place Séraucourt pour empêcher l'abattage des arbres. On découvre que les équipements du skate park installés sur le site ont été démontés sans même en prévenir les associations d'usagers.

> Novembre 2014. Des équipes se relaient sur le site de Séraucourt dans une veille citoyenne permanente pour protéger le site et empêcher l'abattage des arbres.

-- Mes remerciements à François Carré (ancien directeur technique de la MCB) qui a patiemment collecté toutes ces informations ces dernières années et m'a permis de les présenter aux lectrices et lecteurs de gilblog.


> La pétition : NON à la destruction des Jardins de Séraucourt, OUI à la réhabilitation de la MACU. >>> Lien. 

Contact pour joindre le collectif : Luttes Séraucourt 110 rue Charlet 18000 Bourges.  luttes.seraucourt.bourges@gmail.com


Première publication le 25/11/2014. Mise à jour le 5/12/2014.