Louis-Auguste Blanqui et sa rue. Les communards des rues de Bourges (10).

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Louis-Auguste Blanqui (1805-1881) a de qui tenir, il est le fils d’un député de la Convention (Jean Dominique Blanqui). Surnommé l'enfermé pour ses années passées en prison, il pense que la prise du pouvoir en vue d'instaurer une république socialiste, ne peut prendre que la forme d’un coup d'État.

Située au sud de l’Auron, la rue Blanqui va de la rue Barbès à la rue Diderot. Face à la plaque de rue portant son nom, un autre plaque le dit économiste (alors que Blanqui a fait des études de droit et de médecine), et non républicain ou révolutionnaire, car elle concerne Jérôme-Adolphe Blanqui, son frère aîné (1798 Nice--1854 Paris). Il s’agit donc d’une confusion, Roland Narboux (auteur de l’Histoire des rues de Bourges) me confirme que la délibération prise à l’époque où Henri Laudier était maire, concerne bien Louis Auguste Blanqui, et il ajoute : la rue Auguste Blanqui a été dénommée en 1900 á Bourges, mais ce fut refusé par le préfet du Cher (une idée sans doute trop révolutionnaire ?) et c'est Henri Laudier en 1925 qui l'impose. Mais on pourrait imaginer aussi une plaque commémorative apposée sur le Palais Jacques Cœur, puisque Blanqui y fut condamné pour sa participation à la “journée de 1848”. 

Né à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), Louis-Auguste Blanqui est le fils du député de la Convention Jean Dominique Blanqui (1757-1832) qui vota la mort de Louis XVI. Après des études de droit et de médecine, Louis-Auguste s’engage dans l’action politique en prônant un républicanisme révolutionnaire. Au cours de sa vie, il travaille pour de multiples journaux ou en crée de nouveaux. Il a été surnommé l'enfermé par ses contemporains, car il a passé trente-cinq ans de sa vie en prison pour son action en vue d'instaurer une république socialiste.

Adhérent à la Charbonnerie (opposée à la restauration de la monarchie), Louis-Auguste Blanqui prend part aux différentes conspirations anti-monarchistes (dont la Révolution de 1830), à la tête de plusieurs sociétés secrètes ou associations. Il est arrêté et emprisonné à plusieurs reprises. À la fin de la Restauration, il participe à des manifestations en faveur de la liberté de la presse, contre l’emprise des jésuites, où se retrouvaient étudiants et ouvriers. Au cours de l’année 1827, il est blessé à trois reprises, deux fois de coups de sabre, puis d’une balle de pistolet. Il se lie à d'autres révolutionnaires comme Buonarrotti, Raspail et Barbès. Il est condamné à mort après l'insurrection du 12 mai 1839 à Paris. Sa peine ayant été commuée en prison à perpétuité, il reste enfermé jusqu'en 1847.

Après avoir participé à la Révolution de 1848, Auguste Blanqui est appréhendé. Pour éviter un procès à Paris et un mouvement populaire, il est jugé le 7 mars 1849 par une Haute Cour de justice (une juridiction d’exception créée pour la circonstance) qui siège au palais de Justice de Bourges (dénommé antérieurement "maison de Jacques Cœur") en compagnie notamment de François-Vincent Raspail, Armand Barbès, Louis Blanc, Aloysius Huber. Ils sont accusés d’avoir "commis un attentat ayant pour but de détruire ou changer de gouvernement et d’avoir commis un attentat ayant pour but d’exciter la guerre civile en portant les citoyens à s’armer les uns contre les autres".  Le procès est émaillé de nombreux incidents, en particulier de la part de Blanqui, et  la compétence de la cour est contestée par les accusés. Leur principal défenseur est l'avocat Michel de Bourges, républicain convaincu, avocat habituel des grands procès politiques de la Monarchie de Juillet, inscrit  au barreau de Bourges depuis 1826. Bourges est comme en état de siège, il y a trois escadrons du dixième régiments et dix wagons de gardes mobiles. Dans un journal local on lit "toutes les rues sont occupées militairement" et dans le Journal du Cher : "On ne rencontre dans nos rues que militaires de toutes armes, policiers étrangers”. Condamné à 10 ans de prison Blanqui est à nouveau incarcéré jusqu'en 1859. Il entame alors la lutte contre le Second Empire. Arrêté puis évadé, il continue sa propagande depuis son exil, jusqu'à l'amnistie générale de 1869. Un parti blanquiste s'organise autour de lui et il poursuit son action jusqu'à la chute de Napoléon III.

Arrêté et emprisonné juste avant la proclamation de la Commune de Paris le 17 mars 1871 par le gouvernement de Thiers, Louis-Auguste Blanqui est considéré par une majorité de communards comme leur chef de file. Condamné à la déportation, mais incarcéré pour raison de santé, il est libéré en 1879.

Louis-Auguste Blanqui crée alors son journal "Ni Dieu, ni maître" et parcourt la France pour diffuser ses idées. Il meurt d'une crise d'apoplexie le 1er janvier 1881. Ses obsèques seront suivies par cent mille personnes.

> Extrait de la biographie de Blanqui publiée dans La toupie. >>> Lien.
Pour en savoir plus, lire la biographie très détaillée du
Dictionnaire Maitron. >>> Lien.

> Lire dans gilblog : Parcours des communards de Bourges. 150e anniversaire de la Commune de Paris.  >>> Lien.

> Sources.  
Histoire des noms des rues de Bourges, par Roland Narboux. Éditions CPE.
Bourges pas à pas, par Georges Richet. Éditions Horvath.
La Commune et les communards du Cher, par Jean-Pierre Gilbert. L’Alandier.

> On peut se procurer le CD enregistrement de la pièce “Le procès d’un grand rêve” d’Evelyne Loew auprès de l’association Double Cœur qui l’avait présentée pour la première fois à Bourges en 2007. Double Cœur  02 48 21 04 71 et double.coeur18@orange.fr



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