Actualité d’Édouard Vaillant, le 8 décembre à l'Antidote.

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Édouard Vaillant, ingénieur, médecin, figure importante de la Commune, député socialiste, est né à Vierzon-ville le 29 janvier 1840 et mort à Paris le 18 décembre 1915. Ce sont les actes de ce précurseur et pilier du socialisme français qui sont le thème de la causerie que Jean-Marie Favière (auteur du livre Je te parle d’Édouard Vaillant), présentera le 8 décembre à l’Antidote, à Bourges. 

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En 1857, Vaillant est bachelier ès sciences et entre à l'École centrale dont il sort Ingénieur des Arts et Manufactures. Il est docteur ès sciences, il acquiert son diplôme de docteur en médecine en Allemagne, il est à la fois penseur et homme d’action, journaliste, théoricien, organisateur. 

Après la défaite de Sedan, l’insurrection et la révolution du 4 septembre, il dénonce la trahison du gouvernement provisoire face à la Prusse et participe activement aux initiatives qui annoncent l’instauration de la Commune de Paris. Il est un des organisateurs de la réunion générale de la Garde nationale du 6 février, en vue d’une union pour les élections. De ces contacts naît, le 15 février, le Comité central de la Garde nationale. 

Le 18 mars 1871, il est à Bordeaux avec Blanqui pour ranimer la défense nationale. De retour à Paris, il est élu à l’assemblée communale par le huitième arrondissement. Le 29 mars, la Commune le nomme à sa Commission exécutive et, le 20 avril, le délègue à l’Instruction publique. Il collabore au Journal Officiel de la République française sous la Commune du 19 mars au 24 mai. Sa culture, sa personnalité l’imposent au cours de débats tumultueux, il inspire quelques-unes des grandes décisions de l’Assemblée et figure toujours parmi les rédacteurs de ses proclamations de principes. Il combat plus d’une fois les méthodes de travail d’une assemblée qui sacrifie volontiers au verbe. 

Délégué à l’Instruction publique, Vaillant est sur le plan des principes, un précurseur : il œuvre à la transformation de l’enseignement religieux en enseignement laïque, jette les bases d’un enseignement technique, d’un enseignement féminin, d’une réforme démocratique des études médicales. Au cours de la Semaine sanglante, Vaillant participe avec ses camarades aux combats sur les barricades. Il réussit à échapper aux versaillais et se cache pendant deux jours, protégé parce qu’on le croit mort, puis il gagne l’Angleterre. Le 17 juillet 1872, le conseil de guerre versaillais le condamne à la peine de mort. 

À Londres, il fait reconnaître ses titres médicaux, s’intègre au milieu scientifique  londonien apporte réconfort, soins et aide matérielle à ses compatriotes moins fortunés.
Après la loi d’amnistie du 11 juillet 1880, Vaillant revient en France. L’ancien communard est accueilli de façon triomphale à Vierzon aux cris de “Vive la Commune, vive la République !”. Vierzon et Bourges offrant un milieu favorable aux idées socialistes, Vaillant est un des acteurs de l’implantation du socialisme dans le Cher. Il est le principal dirigeant du Comité révolutionnaire central (CRC) créé en 1881 après la mort de Blanqui. Avec lui, Vierzon deviendra un bastion socialiste, et le Cher portera longtemps sa marque. 

En 1883, Vaillant crée le journal Le Républicain socialiste du centre. Il est conseiller municipal à Vierzon en 1884, puis député de Paris en 1893. Le CRC essaime dans tout le département du Cher (on compte trente-quatre CRC en 1898). Toutes les grèves importantes sont suivies et conseillées par les militants vaillantistes à la demande des ouvriers, porcelainiers, bûcherons, métallurgistes, carriers, ferblantiers. 

Vaillant encourage la formation de chambres syndicales, de Bourses du Travail, de coopératives ouvrières de production, de consommation et de crédit. Il est à l’origine de la création de la fédération socialiste du centre, le 14 juillet 1896. Avec Jean Jaurès et Jules Guesde, il est à l’origine de la création du Parti socialiste SFIO en 1905. En 1911, il est l’auteur du premier projet global d’assurance sociale couvrant tous les risques de la vie (chômage, accidents, maladies, vieillesse, infirmité, abandon). 

Sa contribution à l’organisation et au renforcement du mouvement ouvrier a laissé des traces durables dans le Cher au vingtième siècle, et peut-être jusqu’à nos jours avec le retour d’une municipalité dirigée par un socialiste à Bourges. 

Édouard Vaillant s’éteint à Paris le 18 décembre 1915 à son domicile 15 Villa du Bel-Air (douzième arrondissement). Il est enterré au cimetière de Vierzon-Ville. 

> L”Antidote.  Café associatif militant, 88 rue d’Auron, Bourges.

> Sources. Je te parle d’Édouard Vaillant, par Jean-Marie Favière. 
Le site web Vaillantitude.
La Commune et les communards du Cher, par Jean-Pierre Gilbert.

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