Parmi mes titres de gloire, mon Certificat d’études primaires et mon Brevet des collèges, j’ai le celui non moins enviable d’être abonné au “Journal de Pesselières”, une gratification de l’association “Les amis de Pesselières”. Ce petit magazine de la vie rurale en Berry, qui a tout d’un grand, paraît six fois par an et s’intéresse aux grands et petits bonheurs passés et présents qui font la vie d’un village.
Après une brève parenthèse géographique, nous entrerons dans le vif du sujet.
Pesselières, son moulin à huile, son château et son association locale (pour ceux qui ne le sauraient pas encore), est un village du Cher, situé dans le sud Sancerrois pas loin de Veaugues, dans la commune de Jalognes. Fin de la parenthèse.
Les articles du Journal de Pesselières (très joliment présenté et imprimé sur papier couché), reflètent, pour la plupart, les parcours de vie de personnages locaux, les coutumes, l’origine des noms de famille, la taille et la greffe, les cultures agricoles du passé récent, l’histoire des lieux-dits, des recettes de cuisine anciennes et modernes, les sites étonnants, les modes de vie, les métiers, etc, etc. En somme des sujets importants qui comptent bien plus dans nos vies, que le bla bla médiatique entêtant qui ne parvient même pas à nous informer.
Voici un extrait d’un article de Guy Millérioux qui devrait vous donner envie d’en savoir plus, et pourquoi pas, vous abonner au Journal de Pesselières ?
Artisans et communauté villageoise.
L'engouement du public pour la découverte du moulin à huile de Pesselières, conduit à nous rappeler l'importance de l'artisanat dans la vie de nos villages. Lieux de rencontre, d'échanges, de circulation des nouvelles, la boutique du sabotier, l'atelier du maréchal-ferrant ou du charron, le moulin à farine ou à huile remplaçaient les médias et les réseaux sociaux d'aujourd'hui. (…)
Ce type de société va se perpétuer durant des millénaires jusqu'à l'apparition de l'ère industrielle (…) sous Napoléon III et dans nos campagnes surtout après la guerre de 1914-1918.
C'est vers cette époque que le village commence à perdre une partie de sa population. Le travail de la terre est difficile et peu rémunérateur. La vie à la ville, l'usine, attirent de plus en plus de femmes et d'hommes. Serait-ce dû aussi au peu de considération pour le peuple de la terre durant des siècles, des paysans essentiellement, de la part de nos rois et autres dirigeants ?
Cette mort programmée du monde rural, à l'échelle mondiale avait été pressentie par le naturaliste Charles Darwin, auteur de la théorie de l'évolution, puis si bien expliquée et démontrée dans “Tristes tropiques” de l'anthropologue Claude LéviStrauss. Bien sûr je ne saurais comparer le triste devenir et l'extinction de bien des peuples d'Amazonie au destin de Pesselières. Mais il y a quelque chose de commun entre ces évènements.
Le dépeuplement du village et l'évolution des besoins sonnent le glas de nos artisans. Les grands centres commerciaux étouffent ce qu'il reste des fournisseurs locaux du boulanger à l'épicier. L'artisan ferme sa boutique sans solution d'avenir. Ces lieux de vie et d'échanges meurent aussi. (L’auteur aurait pu ajouter : la fermeture des bureaux de Poste et le désert médical….).
À Pesselières le moulin à huile était voilà encore quelques années la survivance d'un autre temps. En avoir conscience doit nous diriger vers des solutions novatrices et adaptées afin de lui redonner le rôle qu'il a connu durant plusieurs siècles.
Guy Millérioux.
> Le Journal de Pesselières, 12 pages au format poche sur beau papier, paraît 6 fois par an. Durée de l’abonnement deux ans pour 12 numéros. Tarif de l’abonnement: 15 euros par chèque à l’ordre de : Les Amis de Pesselières. 4 route d’Azy, Pesselières. 18300 Jalognes. lesamisdepesselieres@orange.fr Site web : www.pesselieres.fr