Léon Gambetta (père fondateur de la IIIe République) et son boulevard (12).

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Né à Cahors, fils d'un immigré italien, Léon Gambetta (1838-1882) choisit la nationalité française à l'âge de 21 ans. Il est l'une des personnalités politiques les plus importantes des premières années de la IIIe République. Dans cette série, certains noms des rues de Bourges ne concernent pas des membres de la Commune, mais des hommes ayant un rapport direct avec la guerre de 1870, la naissance de la IIIe République et la Commune de 1871. C’est la raison de la présence de Gambetta dans ces pages.

À Bourges, le boulevard Gambetta, ce grand boulevard de ceinture va de la place de Verdun jusqu’au carrefour avec la rue Gambon et la place Rabelais. Il s'appelait autrefois ”Rempart des pauvres” vers 1600, puis ”boulevard Saint-Sulpice” du nom du quartier entourant l'abbaye, et vers 1880, il s'appela ”boulevard de l’Yèvre". Il prend le nom de Léon Gambetta, le 21 mars 1903 avec la municipalité socialiste de Joseph Lebrun. Pendant la guerre de 1870, le 19e Régiment Mobile qui était cantonné à Fussy, puis à Asnières les Bourges fut inspecté le 17 décembre par Gambetta en personne. Mais celui-ci ne vint pas en ballon, comme le dit parfois la légende, mais en train (!), précise Roland Narboux dans son histoire des rues de Bourges. 

- Encore jeune avocat (il a 29 ans), Gambetta se fait remarquer en 1868 par une vigoureuse plaidoirie contre le régime de Napoléon III dans l'affaire Baudin où il défend le républicain Delescluze. L’effet politique de son discours fait de lui un espoir du parti républicain. 

Lors des élections législatives de 1869, Gambetta se prononce pour des mesures radicales comme la liberté totale de la presse, le suffrage universel, la séparation de l'Église et de l'État, l'école gratuite, laïque et obligatoire, l'instauration d'un impôt sur le revenu, etc. Il est élu et siège au sein de la minorité républicaine qui s'oppose à la guerre de 1870 et dont il est l'un des chefs les plus populaires.

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Au cours de la journée révolutionnaire du 4 septembre 1870 qui fait suite à l’annonce de la défaite de Sedan et de la capture de l'Empereur, Gambetta joue un rôle essentiel dans la déchéance de l'Empire et c’est lui qui proclame la République au balcon de l’Hôtel de ville devant les Parisiens. 

En octobre, il est ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de la Défense nationale. Élu député du Bas-Rhin à l'Assemblée nationale en janvier 1871, il s'associe le 16 février à la protestation des élus de l'Alsace et la Lorraine et démissionne de son mandat lorsque ce territoire est abandonné à l’Allemagne par Thiers et l’assemblée majoritairement royaliste. Après la capitulation de Paris en janvier 1871, il quitte Paris en ballon pour rejoindre Tours et organiser la levée de troupes et la résistance en Province. Il est décidé à poursuivre la guerre, mais entre en conflit avec les autres membres du gouvernement dont il désapprouve les concessions excessives faites à la Prusse. 

Fatigué physiquement et moralement, il s'éloigne quelque temps de la vie politique et se trouve à l'étranger pendant la Commune. 

Quelques mois plus tard, Gambetta est élu député de la Seine. Il dirige l'Union républicaine et défend la République contre la restauration monarchique. Il est l'artisan des lois constitutionnelles de 1875 qui donnent enfin un statut à la IIIe république. Réélu en 1875 et en 1877, il perd cependant la confiance des ouvriers de Belleville qui lui préfèrent en 1880 Alexis Trinquet, un ancien communard.

Après avoir été Président de la Chambre des députés, Gambetta devient Président du Conseil et Ministre des Affaires Étrangères du 14 novembre 1881 au 27 janvier 1882, mais, attaqué par les radicaux il ne peut s'y maintenir. 

Après une septicémie provoquée par une blessure à la main, il meurt d'une appendicite aiguë à l'âge de 44 ans.

Remarquable tribun, doué d'un grand sens politique et sensible aux réalités, Léon Gambetta, père fondateur de la IIIe république, est devenu le symbole du républicain.

> Sources. 
Extrait de la biographie de Gambetta publiée dans
La toupie. >>> Lien.
Histoire des noms des rues de Bourges, par Roland Narboux. Éditions CPE.
Bourges pas à pas, par Georges Richet. Éditions Horvath.
La Commune et les communards du Cher, par Jean-Pierre Gilbert. L’Alandier.


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