Saint Maur, banlieue radioactive !

Le Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA) contamine depuis neuf mois la ville de Saint-Maur-des-Fossés (Val de Marne, Ile-de-France) et ses habitants, avec des déchets nucléaires issus de la fabrication des bombes atomiques. Une forte pollution radioactive au tritium touche en effet une zone résidentielle de Saint-Maur-des-Fossés, contaminant l’environnement et les riverains jusqu'à plusieurs centaines de mètres de la source.

Le maire de Saint-Maur a déclaré "qu’il était inacceptable qu’au coeur d’un quartier pavillonnaire le CEA ait pris la responsabilité de confier ce type de mission à une entreprise sans en informer la mairie et la préfecture, sans se soumettre à une autorisation préalable et sans prendre de mesures de protection spécifiques".

La pollution radioactive a été provoquée par un tamis contaminé au tritium (hydrogène radioactif), objet provenant du centre du CEA de Valduc (Côte-d'or), où l’on fabrique les bombes atomiques. Ce tamis, qui sert à filtrer le tritium, se trouvait dans les locaux d'un prestataire du CEA, l'entreprise 2M Process, installée à Saint-Maur-des-Fossés. 

Il aura fallu neuf mois pour détecter les rejets radioactifs du tamis, une pollution incontrôlée et dangereuse. La contamination de cinq personnes vivant à proximité immédiate est déjà avérée. À deux cent mètres de la source de contamination se trouve le collège Camille Pissarro, qui accueille des centaines d'adolescents. 

À l’entrée des locaux de l'entreprise 2M Process, la contamination en tritium est cent fois supérieure à celle que l'on mesure autour des installations nucléaires les plus polluantes. Les autorités sanitaires, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et la Direction Générale de la Santé (DGS) tentent de banaliser cette pollution scandaleuse. Aucune information sur la radioactivité du tamis n'a encore été diffusée.

Selon l’IRSN, les niveaux de doses de tritium inhalées par les riverains contaminés "sont inférieurs à la dose reçue en une heure à bord d'un avion à 10.000 mètres d'altitude" mais en juillet dernier, le même institut s’interrogeait, dans une synthèse d’études, sur le tritium et "les lacunes de connaissances sur ses effets sanitaires et environnementaux ". L’IRSN demandait dans le même document "une évaluation, dans des conditions réalistes d’exposition, des effets biologiques et sanitaires du tritium sur les organismes vivants".

Le Réseau "Sortir du nucléaire" condamne fermement toute banalisation de cette contamination radioactive qui met en danger les habitants de Saint-Maur-des-Fossés.

Le tritium est un élément radioactif qu’il est difficile de confiner, et qui se substitue à l’hydrogène dans l'organisme humain. Les effets sanitaires de l’incorporation et de l’accumulation du tritium dans le corps humain sont méconnus. Selon plusieurs experts internationaux, la radiotoxicité du tritium est actuellement sous-évaluée.

Cette contamination aux conséquences très graves est encore inexplicable. Manifestement, le CEA croyait qu'il s'agissait d'un tamis neuf lorsqu'il l'a envoyé à son prestataire 2M Process. Ce dernier ignorait donc tout de la radioactivité de l'objet. 

Comment un tel enchaînement de dysfonctionnements, mettant en danger la population et les prestataires du CEA depuis 9 mois, a-t-il été possible ? Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande, dans les meilleurs délais, que toute la lumière soit faite sur la contamination radioactive des habitants et de l’environnement du quartier concerné, et notamment sur les risques sanitaires encourus par les élèves du collège Camille Pissarro. Ces investigations doivent être menées par des experts indépendants de l’État et du lobby nucléaire.

Les organismes officiels concernés (IRSN, ASN, DGS...), les autorités sanitaires et politiques (ministères de la Santé et de de l'Industrie...) doivent absolument prendre la mesure du scandale sanitaire en cours, et mettre en oeuvre des solutions rapides et efficaces.

Ce scandale vient confirmer que le nucléaire ne peut se prétendre une technologie "propre".


> D'après un communiqué de l'association Sortir du Nucléaire et de l'association Cyber@cteurs.

> Une cyber @ction est signable en ligne

http://www.cyberacteurs.org/actions/presentation.php?id=198

Lire aussi Le Parisien

http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/les-riverains-demandent-des-comptes-apres-l-incident-radioactif-17-11-2010-1153418.php

et Bords de Marne infos.

http://bordsdemarneinfos.fr/erreur-de-manipulation-de-substance-radioactive-tritium-a-saint-maur-reunion-dinformation-le-15-novembre-a-20h-a-lecole-de-champignol/


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