Boues. La Cour admnistrative d'appel retoque le dossier du Siaap, mais ne l'annule pas.

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Salle comble samedi 11 janvier à Saint Palais pour l'assemblée générale de l'Association environnementale du Cher (plus de soixante personnes). Et un effectif nettement en hausse, annonçait fièrement Willy Béteau (président de l'association) qui animait la réunion ! Un ordre du jour chargé, beaucoup de nouvelles et d'informations ont résumé une année d'action bien remplie.

Commençons par les boues, car ce sont les informations que tous les participants attendaient. Les attendus du jugement n'étant pas encore connus dans leur intégralité, on peut résumer ainsi (au risque de se tromper un peu) le dernier épisode de l'appel à la Cour Administrative d’Appel de Nantes : la Cour retoque le dossier du Siaap sur la forme, mais ne l'annule pas. Donc, une fois de plus, encore une demi victoire ? La  Cour Administrative d’Appel ne statuant que sur la forme et pas sur le fond, et malgré les arguments et la force de conviction de Maître Liebaux, la cour n'est pas sortie de son rôle. Regrettable, mais un résultat qui est un peu "normal". 

Aujourd'hui on se trouve devant un dossier de plus en plus complexe à mettre en œuvre, puisqu'il comporte maintenant quatre couches de réglementation qui deviennent ingérables. Un Arrêté préfectoral de 2009, plus un Arrêté préfectoral modificatif de 2010, plus une Ordonnance du Tribunal Administratif d'Orléans de 2010, plus une décision de la Cour Administrative d’Appel de Nantes du 27 décembre 2013. 

En tous cas, les arrêtés sont modifiés en indiquant clairement la réduction de près de la moitié du tonnage épandable et de la superficie des terres aptes à l'épandage… À l'origine quatorze mille tonnes de boues-déchets (contre sept mille six cents tonnes aujourd'hui), sur plus de cinq mille cinq cents hectares de terres (contre deux mille sept cents hectares aujourd'hui). Encore une "demi" victoire ! En tous cas, le message est passé, le Siaap et la Préfecture savent désormais qu'on ne peut pas faire n'importe quoi.
Et pour en savoir plus, attendons de connaître ...les attendus.

> L'autre dossier important a été sans doute le projet de carrière à Sainte Montaine qui est rejeté par les habitants et la municipalité. Sainte Montaine est un petit village de deux cents habitants situé en zone Natura 2000 (habitat écologique avec sa faune, chasse, pêche et flore). Sainte Montaine est aussi la Patronne de la Sologne. A deux kilomètres environ de Sainte Montaine, se trouve la chapelle de Belle fontaine, alimentée par la source du même nom. On lui prête des vertus curatives de toutes sortes. Chaque lundi de Pentecôte, un pèlerinage part de l'église du village pour rejoindre la fontaine.

Un premier projet de carrière à cinquante mètres des maisons, en limite des jardins et à trois cent cinquante mètres du centre du bourg (!) a été rejeté par le Conseil municipal. Le projet de carrière représente soixante et onze hectares de surface totale dont cinquante sept hectares exploitables. Après le refus du projet par le  Conseil Municipal de Sainte Montaine et de l'association Sainte Montaine sauvegarde environnement (>>> Lien), "La Ligérienne" (l'exploitant) présente un deuxième projet qui passe de à trente hectares et recule à deux cents mètres des habitations, à cent mètres des jardins et quatre cents mètres du centre du bourg.
Pour Sainte Montaine sauvegarde environnement, le bruit et les nuisances, la rotation  incessante des camions, la destruction du site naturel et de certains chemins ruraux, les dommages à la voirie communale rendront la vie impossible aux habitants et signifient la mort du village.
Et ce n'est pas tout. La carrière, si elle se fait, causerait des dommages irréparables aux captages d'eau potable (situés sur une faille), qui alimentent Sainte Montaine, Aubigny sur Nère et les villages avoisinants. Les aspects hydrologiques semblent avoir été très mal pris en compte, et des libertés auraient été prises avec la présentation des cours d'eau afin de faire "passer" le dossier. La carrière étant située en zone inondable, dans un système d'entonnoir d'écoulement des eaux, la turbidité et la pollution causées par l'exploitation de la carrière auront des effets ravageurs. Le plus significatif étant le dommage causé à la source de Belle Fontaine....
Bientôt, une page plus détaillée paraîtra dans gilblog.

> Au cours de l'année 2013 l'Association de veille environnementale du Cher a organisé plusieurs projections-débat du film "Tous cobayes ?", qui ont été très suivies. D'abord au cinéma de la Maison de la culture, où la salle était trop petite pour accueillir tous les participants ! Puis à Saint Georges sur Moulon, Morogues et Méry ès Bois. D'autres soirées sont prévues en 2014, la prochaine séance, à Neuvy sur Barangeon aura lieu le jeudi 30 janvier.

> Suite à l'action de l'Avec (dossier déposé à la Préfecture, manifestations), les épandages aériens de pesticides sur les maïs ont été annulés par la Préfecture, et ceux prévus sur les vignes ont été prudemment jugés non indispensables.

> D'autres sujets suivis par l'Avec, comme le traitement des déchets plastiques de l'Allier dans le Cher par Veolia, ont fait l'objet d'une information et d'un appel à manifester à Saint Hilaire de Court mercredi 22 janvier à 14 heures 30. Il faut savoir que l'enfouissement de ces déchets de matières plastiques à Saint Palais a été refusé par la municipalité et les associations de défense de l'environnement, et que la municipalité de Saint Hilaire de Court (mal informée ?) n'a pas encore réagi. Encore d'autres affaires suivies par l'Avec  : l'évolution de la situation à Notre Dame des Landes (exposé par le representant de NDDL 18); le dossier des essais d'armes à l'uranium appauvri au polygone de Bourges (pour lequel le Comité Local d’Information et de Concertation pour l’établissement DGA Techniques Terrestres de Bourges, n'a pas été réuni depuis sa création tardive 2012, en contradiction avec la loi).

> Daniel Deprez (Sortir du nucléaire Berry Puisaye) a appelé au soutien au docteur Huez (médecin du Travail), accusé par un employeur du nucléaire d'avoir rédigé un arrêt de travail qu'un ouvrier a produit dans un contentieux prudhommal. Autre appel en faveur des  grévistes de la centrale de Belleville au tribunal correctionnel de Bourges le 15 janvier (ces salariés d'entreprises sous traitantes d'EdF demandent la requalification de leurs contrats de travail aux mêmes conditions que les salariés d'EdF, et la réparation du préjudice - vingt deux ans pour certains !).

> On reviendra sur la plupart de ces sujets dans de prochaines pages de gilblog en  2014.

> Parmi les personnalités : Michel Desir (maire de Méry ès Bois), Jean-François Turpault (maire de Neuvy deux Clochers), Amélie Chabenat (maire adjoint de Saint Palais) qui souhaitait la bienvenue au nom du maire Bernard Ozon, Jean-Pierre Thyrion (président de Nature 18). Jean-Pierre Saulnier (président du Conseil général), Maxime Camuzat (vice président), Jean-Michel Guérineau (vice président), Pascal Margerin (maire de Blancafort), Jean-Claude Morin (maire d'Henrichemont), Pascal Vigier (Conseiller général), retenus par d'autres obligations avaient envoyé des messages de sympathie.

> Association de veille environnementale du Cher (A V E C). Le Gros Chêne - 18110 Saint Palais. 02 48 66 08 20. Courriel  : avec18@laposte.net

Site web de Sainte Montaine sauvegarde environnement. >>> Lien.