Parassy 2009. Christophe Alévêque en "Super rebelle".

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Pendant le spectacle de Christophe Alévêque, le public rit sans retenue, d'un rire décomplexé, libérateur. On ne rit pas seulement aux bons mots ou aux gros mots. Le public réagit aussi aux mimiques et jeux de scène, aux onomatopées, qui parfois en disent plus long que des phrases. On rit aussi aux portraits, comme celui de Sarkozy, dont le nom n'est jamais prononcé, mais dont les tics sont si finement observés et restitués qu'il semble  présent sur la scène…. Bref, le spectacle de Christophe Alévêque à la Cuvée de Parassy, c'était du grand art.

Le spectacle est intitulé "Super Rebelle", l'occasion pour Alévêque de balancer quelques pincées de poil à gratter. Tout lui est bon pour moquer nos travers, il bavarde grimace et  s'agite tel un petit diable qui ricane devant le consensus ambiant. Et puis il y a l’actualité qui est  généreuse, au moins pour les humoristes. Au lieu de s’assoupir devant son poste de télévision, le gaillard s’ingénie à décrypter le zapping permanent et le jargon médiatique servis quotidiennement. Et son ironie fait mouche...

Louise de Kroualle dans les commentaires de gilblog regrettait l'absence de compte rendu de cette mémorable Cuvée de Parassy, et bien voilà, c'est chose faite grâce à l'interview que j'emprunte au dossier de presse de l'artiste…. Alors, contente Louise ?

> Dans vos sketches et spectacles, vous jouez beaucoup avec l’absurde...

Christophe Alévêque : Bon, j’essaie de mettre du sens dans mes sketches, mais c’est vrai que souvent ça vire à l’absurde. Mais ce n’est pas de ma faute, c’est la société dans laquelle on vit qui est absurde à bien des égards. Je ne veux pas que mes spectacles se transforment en leçon de choses. En même temps, je n’ai pas de modèles. J’aime avant tout la liberté. C’est d’ailleurs ça qui me plait dans le rock. 

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> Justement, vous-mêmes vous chantez sur scène. Vous avez chanté dès le début dans vos spectacles ?

Christophe Alévêque : Au départ, je voulais être chanteur. Je joue du piano. À 20 ans, on avait monté un groupe de rock avec des amis. Mais on était surtout rock star dans la tête. On n’a jamais répété. Finalement, j’ai attendu vingt ans pour faire de la musique sur scène. J’aime bien ce que ça apporte dans les spectacles. Au lieu de dire les choses avec des mots, la musique crée une ambiance. Surtout, ça donne un certain rythme. J’aime beaucoup ça.

> Vos spectacles s’intéressent beaucoup à l’actualité. C’est là que vous puisez l’essentiel de votre inspiration ?

Christophe Alévêque : L’actualité, je suis tombé dans la marmite et dans le piège. La politique politicienne, ça n’intéresse plus personne. En revanche, la méthode Sarkozy et le flot médiatique incessant ça mérite décryptage. Car, la plupart du temps ; c’est de l’intox tout ça, de la poudre aux yeux. Le zapping permanent, c’est une façon de brouiller les pistes. On aborde toutes sortes de sujets, mais aucun n’est traité en profondeur. On ne va jamais au bout des choses. C’est le court- circuit permanent. Alors, c’est vrai l’actualité nous sert, nous, les humoristes. Parce que dès que ça va mal, on a du grain à moudre. L’effondrement de la finance, pour moi, c’est du pain béni. C’est monstrueux, énorme. Mais nous, les pitres, ça fait longtemps qu’on tire la sonnette d’alarme. Alors les clowns de la bourse qui s’empressent de rassurer tout le monde en disant que tout va bien, que ça va passer, que le libéralisme n’est pas en cause, ça me fait marrer.

> Vous n’êtes pas consensuel. C’est la rançon de votre engagement politique ?

Christophe Alévêque : C’est vrai. Bon, on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais l’humour engagé, la satire sociale, parfois ce n’est pas facile. Il arrive qu’on se sente très seul et peu soutenu par une certaine presse. Maintenant, ça revient un peu. le mécontentement général est un bon allié, le fatalisme, non.

> Comment élaborez-vous vos spectacles ?

Christophe Alévêque : J’adore écrire. Dans la préparation d’un spectacle, l’écriture, c’est l’étape que je préfère. Il y a une part d’improvisation dans mes créations, mais ce n’est pas l’essentiel. Au fond, un spectacle, ça se construit comme un puzzle. On teste des idées, on voit si ça marche. On lâche la bride à son imagination. Et puis on voit ce qu’on garde, ce qu’on peut améliorer. un spectacle n’est jamais fini et tant mieux.


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