Eugène Baudin, berrichon, communeux et céramiste renommé.

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Vierzon a donné au Cher des personnalités hors normes qui ont marqué leur époque (Édouard Vaillant, Félix Pyat), mais à la même époque, dans cette agglomération de villes ouvrières, foyer d’idées républicaines et socialistes, sont nés et ont vécu de nombreux citoyens pas ordinaires. Eugène Baudin, ouvrier porcelainier et homme politique, devenu céramiste renommé, est l’un d’entre eux.

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Eugène Baudin naît le 29 août 1853 à Vierzon. Il est le fils de Lazare Baudin, ouvrier porcelainier, et Anne Leroy. Il entre en apprentissage à l’âge de dix ans comme ouvrier porcelainier (comme son père), à Vierzon. Mais, probablement au contact de ses collègues de travail, il s’ouvre aux idées nouvelles.  Eugène Baudin est déjà de la graine de contestataire : en 1869, à l’âge de seize ans, il est condamné à deux mois de prison pour outrage à l’empereur lors de la campagne des élections législatives. Il gagne Paris où il serait affilié à l’Internationale. Il participe à la journée du 4 septembre 1870 qui renverse l’Empire, et combat comme franc-tireur de la Garde nationale pendant le siège de Paris par les prussiens. 

Puis, sous la Commune, il s’enrôle parmi les fédérés et défend Paris contre les versaillais au fort d’Issy.

Après l’écrasement de la Commune, il est condamné à la peine de mort par contumace, il s’exile, d’abord en Suisse, en Allemagne, puis en Angleterre. Dans ce pays, il travaille dans les poteries de Lambeth et de Stoke-on-Trent. 

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Après le vote de la loi d’amnistie de 1880, il revient en France. Dans le Cher, Baudin, doué d’une éloquence entraînante, est un membre actif du Comité révolutionnaire central animé par Édouard Vaillant. En 1884, il est élu conseiller municipal de Vierzon. En 1885, avec Pyat et Vaillant, il est l’un des six candidats socialistes pour les législatives. Le 18 août 1886, il gagne le premier siège de conseiller général socialiste du Cher à La Guerche. Il est également élu adjoint au maire de Vierzon.

En 1886. il participe activement à la grève des ouvriers métallurgistes de Vierzon, ce qui lui vaut une condamnation à deux mois de prison et la privation des droits civiques pour cinq ans..

En 1889, il est élu député dans la deuxième circonscription de Bourges contre un candidat de droite. 

En 1891, il aide à la constitution de syndicats d’ouvriers bûcherons dans le Cher et soutient leur grève.

Il est élu député socialiste du Cher successivement de 1889 à 1898. Dans cette période, il écrit dans “La petite république” d’Alexandre Millerand, aux côtés de Jean Jaurès, Édouard Vaillant, Jules Guesde, Jean Allemane…..

En 1898, il renonce à l’activité politique pour des raisons de santé. Il travaille quelques temps à Paris, rue de Vaugirard, dans l'ancien atelier de son frère Ernest (directeur de production à la Manufacture nationale de Sèvres), et revient à Vierzon pour vivre de son métier de potier. Puis il s'installe à Saint-Briac-sur-Mer. Sa production est marquée par le style Art nouveau et les formes organiques. Il présente ses œuvres à l'Exposition universelle de 1900 à Paris, et à Saint-Louis lors de l'Exposition universelle de 1904.

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En 1906, il s'installe à Monaco où il crée la "Poterie de Monaco". Sa production de grès reçoit un accueil très favorable. Ses pièces, parfois montées avec la collaboration d'orfèvres réputés, remportent les faveurs du public. La Première guerre mondiale donne un coup de frein à sa production. Eugène Baudin s’éteint le 11 avril 1918 à Granges-sur-Aube dans la Marne. 

Il est considéré de nos jours par les spécialistes et les collectionneurs comme l'un des céramistes français les plus importants travaillant au tournant du vingtième siècle. 

> Sources : Archives départementales du Cher. CGH-B. Archives Assemblée Nationale-Dictionnaire des Parlementaires français. Dictionnaire Maitron)

> Les communeux vierzonnais. 
Outre les communeux connus que sont Édouard Vaillant et Félix Pyat, auxquels il faut ajouter les frères Okolowicz surnommés “les musiciens soldats” et Eugène Baudin, Vierzon a fourni de nombreux participants et soutiens à la Commune. Voici leurs noms : Jean-Baptiste Chardon, Armand Bazille, Charles Bernadé, Victor Candelet, Charles Gardet, Charles Germain, Joseph Greffier, Émile Lacord, Georges Métadier, Moreau, Julien Porcher, Rouvet, Sabard…

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