Câlins fous à George Sand.

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En ces temps monotones où il ne se passe rien, où le pays somnole dans une morne torpeur, le choc de l’événement a secoué la rédaction du Berry Républicain. Pulvérisant l’échelle de Richter, les ondes du tsunami se sont répandues jusqu’à Paris, ébranlant les murs vénérables du ministère de la Santé. Alain Broglio, sans attendre la validation fake news ou pas fake news des cartomanciennes du Décodex, est revenu dans le Berry à ses risques et périls et à bride abattue pour nous réserver l’exclusivité de ce scoop.

Le Berry Républicain du 6 avril 2017.  “Des personnels du centre hospitalier spécialisé George-Sand ont dû prévenir la police, hier après-midi, après avoir surpris les ébats très affectueux d’un couple entièrement nu dans le parc de cet établissement de soins psychiatriques. On ne savait pas encore, hier soir, si l’histoire donnerait lieu à une plainte”.

Suite à un incident comportemental de la part de patients du “Centre Hospitalier George Sand”, une enquête relative aux pratiques thérapeutiques de l’établissement de Bourges a été diligentée par Marisol Touraine afin de déterminer avec précision les responsabilités dans cette affaire pour le moins étonnante.
Mais que s’est-il donc passé pour que le Berry Républicain du 6 avril 2017 s’intéresse à ce fait divers croustillant et publie un article relatant les faits ? 

Cet après-midi-là avait vraiment un air de printemps ; la chaleur était au rendez-vous, la lumière crue du soleil renaissant inondait la vieille ville et sa majestueuse cathédrale Saint Étienne que l’on peut admirer, non sans émotion, depuis le parc de l’hôpital. Les verts tendres des feuillages caressés par un vent tiède d’une douceur inouïe ne pouvaient que provoquer un état méditatif impliquant une sensation de légèreté proche du nirvana. Au sol, les jonquilles de leur jaune éclatant égayaient les sous-bois et par là même invitaient à la rêverie. Il n’en fallut pas plus pour qu’un couple de patients en promenade dans le parc voient leurs sens émoustillés par ce moment de poésie.
Les hormones encore peu altérées par les perturbateurs endocriniens se mirent à circuler dans les veines de nos tourtereaux à la vitesse de Thomas Pesquet sur son orbite ; alors, sans plus attendre, et sans que la raison ne l’emporte, ils se couchèrent sur le tapis d’humus, nus comme des vers et accomplirent ce qui s’accomplit depuis la nuit des temps à l’instar de Adam et Ève (et sans doute encore un peu plus loin). Cette thérapie allait sans aucun doute permettre à nos amoureux de se sevrer des calmants,  psychotropes et autres inhibiteurs de conscience qui jusqu’à cet instant les maintenaient à l’état de zombie…

Hélas, c’était sans compter sur la vigilance du corps médical qui, à la vue de ce spectacle ne put que s’offusquer grandement devant une provocation qui pouvait signifier aux yeux de tous que cette liberté d’action, cette autonomie, cette inclination pour le bonheur et la joie était à la portée de tout le monde et que suite à cela, l’équilibre de notre civilisation pouvait vaciller dangereusement.
Sans plus tarder, la police fut prévenue et la BAC* diligentée in situ. (*Brigade anti criminalité, à ne pas confondre avec la BAC de l’époque des événements d’Algérie, à savoir, le bordel ambulant de campagne.)

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Les suites qui seront données à ce crime ne sont à ce jour pas encore connues ; toujours est-il que nos “exhibitionnistes”, ont été séparés, et mis sous perfusions massives d’un cocktail de psychotropes, anxiolytiques et autres hypnotiques afin de calmer leurs ardeurs. D’après le professeur Cortex, un traitement par électrochoc pourrait même être envisagé.
Ceci dit, l’affaire fit quelques remous dans l’établissement car deux courants de pensée s’opposèrent rapidement. Il y avait les tenants de la médecine psychiatrique ancienne, basée sur la guérison par la coercition, la camisole de force et les camisoles chimiques et puis les tenants de la psychiatrie moderne qui aime à croire que l’épanouissement et donc la guérison des individus malades peut s’accomplir avec l’aide du plaisir et donc du bonheur.

La situation n’étant plus tenable à George Sand, le Ministère au travers de Marisol Touraine mandata l’ARS (Agence Régionale de Santé) pour réaliser un “Audit” sans concession.
Au regard de cette ambiance délétère et au vu des résultats pour le moins inquiétants, Madame la Ministre prit sur le champ une première mesure conservatoire en suspendant de ses fonctions le directeur et en nommant au poste vacant de direction, Karine Le Marchand, la célèbre animatrice de “L’amour est dans le pré”.

Affaire à suivre !

> Un reportage de Alain Broglio au centre hospitalier George Sand pour le Journal Français de Psychiatrie, et gilblog.

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