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Voici (en haut) un détournement d'affiche, une image caricaturale et un sobriquet concernant Brice Hortefeux parus sur le site satirique "C'politic" le 23 juillet 2008. Une page du site est consacrée à des détournements d'affiches de films pour se moquer de Ségolène Royal, Hervé Morin, Martine Aubry, Nicolas Sarkozy,.... et plus (1). Il est vrai que ces personnalités (et bien d'autres) s'exposent publiquement et donnent chaque jour de quoi inspirer la satire.... qui fait rire assez souvent, et parfois réfléchir. 

Les deux autres affiches emploient dans leur titre le mot rafle, qui aux dernières nouvelles est en passe de devenir tabou ? On ne sait pas encore. Pourtant, dit le petit dictionnaire Larousse : "Rafle, nom féminin. Action d'enlever, de rafler. Arrestations massives faites à l'improviste par la police". Les rafles effectuées par la police visent généralement à appréhender des voyous ou des prostituées, mais dans d'autres pays (et à une autre époque en France) elles concernent des opposants politiques, des syndicalistes, des familles juives, des immigrés.

> Brice Hortefeux s'est montré beau joueur et n'a pas fait retirer la caricature qui le concerne, il n'a pas non plus engagé de procédure depuis 2008. S'il l'a envisagé, ses conseillers juridiques et de communication lui auront sans doute sagement déconseillé la chose.

Mais alors pourquoi se montrer plus exigeant qu'un ministre ?  Pourquoi l'action en justice de Matthieu Bourrette ? Peut être fait-elle partie de celles qui visent à protéger l’administration des critiques dont elle fait l’objet pour certaines de ses pratiques. Objectif : obtenir, par l’intimidation des citoyens et des journalistes, l'abandon du mot “rafle” et les parallèles avec certaines périodes peu glorieuses de l’histoire de France. Le régime du gouvernement de Vichy, pour appeler les choses par leur nom.  

Pourtant, "Berry ripou" avait pris soin de retirer de son image pastiche l'étoile jaune, de sorte que le mot rafle n'était pas associé à l'antisémitisme et aux camps. En occultant ce détail capital, le plaignant procède donc à un amalgame abusif, comme certains politiciens l'ont fait  récemment dans un cadre polémique.

Le procès de Bourges ressemble à une affaire politicienne contre la liberté d'expression et la liberté de la presse. La manoeuvre consisterait à s'en prendre à un petit journal de province pour que sa condamnation (si elle est prononcée), serve d'exemple et d'avertissement aux "grands" journaux : attention, pas touche !  

> C'est à peu près l'avis des confrères de Jean-Michel Pinon, qui déclarent (extraits). "A deux jours du Procès du "Berry des Ripou.".. Un ex Premier ministre français, un archevêque, un député UMP et maintenant... une Commissaire européenne à la Justice ! 

Après les dernières déclarations de Viviane Reding, Commissaire Européenne à la Justice (2), comparant l'ignoble politique de Hortefeux-Besson aux épisodes de la Seconde Guerre Mondiale, on est en droit de se demander: pourquoi Jean-Michel Pinon ? Le Procès de vendredi prochain contre le "Berry Ripou" risque d'être vraiment (d)étonnant car avec les comparaisons explicites de Michel Rocard, celles de l'archevêque de Toulouse, du député UMP de l'Hérault et enfin, celles de Reding au niveau le plus haut de la hiérarchie politique Européenne... on pourrait se réjouir du Procès de Bourges comme une magnifique occasion de débattre sur la validité de ces comparaisons historiques entre seconde guerre mondiale (rafles, déportations, stigmatisations, etc..) et politique de Hortefeux et Besson en matière de sans-papiers. Sauf qu'à Bourges comme à Toulon, à Pau, à Poitiers, à Tours, il s'agit d'un Tribunal dont le débat débouchera sur une condamnation ou une relaxe et, quoi qu'il arrive, sur un affaiblissement de la vitalité de notre journal. "La Justice coûte cher": c'est une évidence que les inculpés de Pau (3) et ceux de Tours (4) ont compris dans la douleur et cette plainte de Bourrette-Hortefeux contre notre directeur de publication met évidemment en danger la vie de notre journal... ce qui revient à dire que toutes ces procédures n'ont qu'un seul objectif : faire taire toutes les initiatives de contre-pouvoir, des individus et associations jusqu'à la Presse, l'épisode de "Médiapart" et le "Sarkogate" du journal "Le Monde" (5) en sont les meilleures illustrations du moment."